“Quand j’étais célibataire je passais près de 9 mois dans le désert, aujourd’hui je ne reste que 3 mois, loin de ma famille, c’est l’exigence du métier,” raconte, avec un grand sourire aux lèvres, Hédi Bedoui, berger de dromadaires.

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“Mon travail c’est un métier à part, poursuit-il, surtout que ma tâche réside en un déplacement continu, suivant les saisons et les besoins du troupeau, toujours en quête d’un pâturage qui se raréfie d’une année à l’autre”.

Agé de 33 ans, il est aujourd’hui père d’un bébé de 4 mois, qu’il espère nourrir au lait de chamelle. Originaire de Douz (gouvernorat de Kébili), il prend soin de son troupeau, tel un père de famille, en attendant un retour proche près des siens.

Vêtu d’une blouse, coiffé d’un chèche blanchâtre, signe de fierté pour les habitants du sud tunisien et seule protection contre les rayons du soleil, il tient jalousement entre ses mains, une “Makhla”, sac contenant sa “fortune” : bouteille d’eau et quelques dattes.

Tout en racontant son quotidien, il ne perd pas de vue son troupeau.

“Ma journée commence dès l’aube, jusqu’au coucher du soleil. Les chameaux ont besoin de pâturage et peu d’eau, mais beaucoup de soin”, dit-il avec passion.

L’élevage camelin constitue une vocation pour les habitants du désert. Pour Hédi c’est un amour paternel.

En quelques minutes, les dromadaires ont pris allègrement leur dose d’eau et commencent à s’éloigner les uns derrière les autres, en direction de leur “refuge” pour la nuit.

Hédi les observe, bâton à la main. Il n’a plus le temps de nous raconter la suite de son histoire, il se contente d’un salut évasif pour rejoindre son troupeau, sa “famille”.