Les gestionnaires des entreprises et établissements publics sont à l’origine de 4 035 dysfonctionnements au niveau de la gestion, durant l’année 2018. L’affirmation est celle du président du Haut comité du contrôle administratif et financier (HCCAF), Kamel Ayadi, qui s’exprimait, mardi 23 avril 2019, en marge d’une journée d’étude sur le thème “une meilleure gouvernance des établissements et des entreprises publiques”.

Ayadi a précisé que ces dysfonctionnements ont été repérés dans tous les secteurs d’activités, et portent essentiellement sur les achats publics, les ressources humaines, l’usage des voitures publiques, l’assurance…

“Chaque dysfonctionnement se présente comme une opportunité non saisie, et par conséquent c’est une sorte de gaspillage des fonds publics”, a-t-il noté.

Ayadi estime donc impératif de remédier à ces dysfonctionnements via le contrôle assuré par le HCCAF, mais aussi en renforçant les mécanismes de contrôle interne des sociétés publiques, en programmant des formations au profit des ressources humaines et en dotant les gestionnaires des outils de la bonne gouvernance.

Le président du HCCAF assure d’ailleurs que la mauvaise gouvernance coûte à la Tunisie beaucoup plus que la corruption.

De son côté, Abdellatif Hmam, président-directeur général de la Compagnie des phosphates de Gafsa (CPG) et du Groupe chimique tunisien (GCT), a annoncé que la loi organique de la CPG et celle du GCT seront amendées, très prochainement (lors de l’assemblée générale extraordinaire, prévue le 3 mai), en vue d’intégrer le principe de la séparation des prérogatives du président du Conseil d’administration, de celles du directeur général de chacune des deux sociétés.

Hmam a précisé que cette décision s’inscrit dans le cadre des efforts déployés en vue de concrétiser la réforme souhaitée et d’ancrer les principes de la bonne gouvernance au sein de la CPG et du CGT, afin d’assurer leur pérennité.

Il a fait savoir, aussi, que les deux compagnies sont en train de préparer deux guides portant respectivement sur les procédures des achats dans un environnement concurrentiel, et sur l’acquisition des matières premières.

Par ailleurs, le “Guide des bonnes pratiques pour une meilleure gouvernance des établissements et des entreprises publics”, qui vient d’être publié (en 2019) par la HCCAF, a été présenté au cours de cette journée.

Ce document, destiné aux gestionnaires des établissements et entreprises publics, est un outil d’aide à la décision, mais également un outil de transfert de connaissances. Il s’intéresse à 6 domaines de gouvernance, à savoir le contrôle de pilotage, les marchés publics, le capital humain, les conflits d’intérêts, la RSE et la gouvernance stratégique.