Les familles tunisiennes consacrent 37,5% de leurs dépenses à la santé tandis que ce taux ne doit pas dépasser 20% selon les normes internationales, d’après les résultats d’une étude réalisée par l’Institut national du travail et des études sociales de Tunis (INTES).

L’universitaire à l’INTES, spécialiste en économie de la santé, Chokri Arfa, a révélé lors d’une conférence organisée, jeudi 24 janvier à Tunis par l’INTES sur “les inégalités sociales”, que 8% des familles tunisiennes ont dépensé des somme colossales pour couvrir leurs besoins de santé, ce qui a causé leur appauvrissement puisqu’elles se sont retrouvées au-dessous du seuil de pauvreté après s’être endettées et vendu leurs biens.

L’orateur a appelé à la nécessité de mettre en place un système de santé public équitable et global offrant des prestations de qualité à tous les citoyens à travers l’ensemble des régions du pays.

De son côté, la directrice des statistiques démographiques et sociales à l’Institut national de la statistique (INS), Nadia Touihri, à souligné la nécessité d’œuvrer en vue de généraliser les années préparatoires à toutes les régions afin de réduire l’écart au niveau des résultats scolaires.

La préscolarisation des enfants dans les zones rurales ne dépasse pas les 20% contre 80% dans les grandes villes, a-t-elle fait savoir, ajoutant que le taux d’analphabétisme des femmes rurales est très élevé, atteignant 76,7% à Kairouan par exemple, selon l’INS.

Mohamed Salah Bargaoui, secrétaire général de l’Organisation de défense du consommateur, a déclaré que le pouvoir d’achat du citoyen tunisien s’est considérablement détérioré, soulignant qu’en raison de la cherté de la vie, les dépenses mensuelles consacrées par le citoyen tunisien aux produits de consommation courante ont augmenté de 300 dinars.

Il a expliqué que l’augmentation des prix est due à la hausse sans précédent du taux d’inflation en Tunisie qui a atteint environ 8%, et que cette situation a eu un impact désastreux sur les catégories vulnérables, qui représentent plus de 60% des Tunisiens.

Les participants à cette rencontre ont appelé à la mise en place de politiques sectorielles visant à réduire les inégalités sociales en Tunisie qui constituent, ont-ils dit, une véritable menace pour la paix sociale et l’unité nationale.