“La réhabilitation du patrimoine architectural et urbain du bassin méditerranéen nécessite une prise de conscience de sa valeur”, ont souligné des experts dans le patrimoine, lors des travaux du premier colloque international sur le patrimoine urbain et architectural en Méditerranée.

Tenu du 18 au 20 novembre courant à Hammamet, le premier colloque international autour de la réhabilitation et la valorisation du patrimoine architectural et urbain a pour objectif d’examiner les moyens scientifiques de conservation du patrimoine architectural de la méditerranée, a déclaré, dimanche, la présidente du colloque Amena Bammoune à l’agence TAP.

Le choix du slogan “Quand la mémoire révèle son héritage et raconte” reflète l’importance de la mise en valeur de l’apport civilisationnel du patrimoine architectural et urbain, a mentionné Bammoune en insistant sur l’importance d’introduire le patrimoine architectural dans le circuit touristique culturel.

Le colloque a, aussi, pour ambition d’étudier de nouvelles pistes de collaboration entre les chercheurs du bassin méditerranéen dans le domaine de la réhabilitation du patrimoine, a-t-elle encore ajouté.

De son côté, le chercheur à l’Institut supérieur des Arts et des Métiers de Mahdia, Anis Koraâ, a mis l’accent sur la nécessité de connaître le patrimoine à travers l’esthétique architecturale et historique afin de le réhabiliter d’une manière efficace en respectant l’héritage culturel et sociologique du monument.

“La réhabilitation d’un patrimoine d’architecture italienne ou française datant de l’époque coloniale ne se contredit pas avec l’identité tunisienne”, a estimé le chercheur en expliquant que le patrimoine architectural colonial fait partie intégrante de l’histoire culturelle tunisienne.

Et d’affirmer “la valorisation du patrimoine architectural datant de l’époque coloniale peut devenir une composante du développement local, régional et national du pays.”

Koraâ a, dans ce contexte, appelé à sensibiliser les citoyens à l’importance du patrimoine architectural et ceci en collaboration avec la société civile.

Pour le directeur de l’Ecole Nationale d’Architecture et d’Urbanisme (ENAU), Fakher Kharrat, la réhabilitation du patrimoine architectural et urbain doit s’appuyer sur une approche globale incluant à la fois la partie technique, esthétique, culturelle et sociale du monument.

“La réhabilitation ne doit pas se contenter d’une approche identitaire statique mais elle doit prendre en considération la succession des civilisations dans une relation dialectique avec le présent.” a-il-jugé.

Dans son intervention, le chercheur à l’Institut national du patrimoine (INP), Mohamed Jizraoui, a souligné que le patrimoine ne doit pas être séparé du développement, signalant, à ce sujet, son apport dans le développement culturel, régional et social.

Evoquant les violations du patrimoine en Tunisie, il a estimé que les agressions résultent d’une ignorance de la valeur du patrimoine dans le développement économique chez les citoyens.

S’étalant sur trois jours, le colloque international sur le patrimoine architectural et urbain est organisé sur l’initiative de l’INP) et l’Université algérienne Abou Bekr Belkaid de Tlemcen avec la participation de chercheurs venus des deux rives de la Méditerranée et des pays arabes.

Plusieurs axes sont examinés, à savoir “Importance et identification du patrimoine architectural et urbain”, “Utilisation des techniques et technologies modernes dans le patrimoine architectural et urbain”, “gestion et administration du patrimoine architectural et urbain”, “Développement d’une base de données et inventaire du patrimoine architectural et urbain” et “Expériences d’Etat dans la relance et la valorisation du patrimoine”.