Les exportations tunisiennes de l’huile d’olive pour la saison 2018/2019 atteindraient près de 170 mille tonnes à même de générer des recettes évaluées entre 1,6 et 1,8 milliard de dinars (soit environ 580 millions d’euros).

Selon le PDG de l’Office national de l’Huile (ONH), Chokri Bayoudh, “ce volume important provient de la production attendue de l’huile d’olive au cours de la prochaine saison, estimée à près de 140 mille tonnes, s’ajoutant aux stocks de la saison dernière qui oscillent entre 50 et 60 mille tonnes”.

Le responsable impute la régression à plus de la moitié de la production par rapport à la saison dernière (325 mille tonnes) à la sécheresse qui a sévi la saison dernière, dont les effets se font sentir sur la production.

Il a fait observer que la récolte de cette saison provient à 40% du secteur de l’irrigation, qui a été renforcé par de nouvelles plantations au cours de ces dernières années, lesquelles sont entrées en production.

La Tunisie a produit au cours de la saison écoulée 325 mille tonnes d’huile d’olive, alors que les exportations ont atteint 215 mille tonnes, soit une valeur de 2,146 milliards de dinars, dépassant ainsi les prévisions de cette saison estimée à 200 mille tonnes pour des recettes de 2 milliards de dinars selon le même responsable.

Concernant les préparatifs de la saison actuelle pour fournir des quantités d’huile d’olive sur le marché local, Bayoudh, a souligné que la Tunisie exporte généralement entre 70 et 80% de sa production d’huile d’olive et que le reste se consomme par la demande intérieure, soit l’équivalent de 30 mille tonnes par an.

Il a souligné, à ce propos, que “le Tunisien a le droit de consommer de l’huile d’olive. Pour cela, l’ONH intervient annuellement pour fournir des quantités suffisantes pour la consommation intérieure dans les 7 centres régionaux qui en relèvent et qui sont ouverts au public pour des ventes à des prix avantageux”.

Bayoudh a fait observer qu’au cours de la saison écoulée, l’ONH a fourni des quantités d’huile d’olive au prix de 8,800 dinars le litre, qui est largement inférieur à ceux pratiqués sur le marché local, indiquant que cette expérience va être renouvelée au cours de cette nouvelle saison.

Le responsable n’a pas indiqué les prix fixés pour la vente de l’huile d’olive auprès des citoyens, pour éviter toute spéculation sur le marché, selon ses dires.

La saison de la cueillette des olives, a-t-il dit, a démarré depuis deux semaines et les prix pratiqués ne sont pas référentiels et ne reflète pas la réalité du marché, alors que cette saison atteindrait son apogée entre la deuxième semaine du mois de décembre jusqu’à fin juin 2019.

La Tunisie demande l’augmentation de son quota vers l’UE

Evoquant le quota d’exportation de l’huile d’olive de la Tunisie vers l’Union européenne (UE), il a rappelé qu’il a atteint 56,700 mille tonnes annuellement exonéré des taxes douanières.

Et d’ajouter que ce quota n’a pas changé depuis plusieurs années, faisant savoir que la Tunisie a présenté une demande à l’UE pour augmenter, au cours de la saison écoulée, son quota surtout que la récolte de l’huile d’olive est importante, mais aucune avancée n’a été enregistrée dans ce contexte.

Le marché européen est le plus grand marché de la Tunisie pour l’huile d’olive et réceptionne, à lui seul, 60% de la production internationale de l’huile d’olive.

Arrêt de l’importation des plants d’oliviers de l’UE

Au sujet de la bactérie “Xylella fastidiosa” qui a touché certains plants d’oliviers en Italie, Chokri Bayoudh a souligné que la Tunisie a pris certaines mesures pour arrêter l’importation de ces plants des régions qui ont enregistré une prolifération de cette bactérie essentiellement, de l’UE.

Pour la stratégie nationale de l’extension des plants d’oliviers, le PDG de l’Office national de l’huile (ONH) a fait savoir que la culture de l’olivier compte 1,9 million d’hectares d’oliviers et 88 millions d’ oliviers, ajoutant qu’au cours des trois prochaines années, ce nombre sera de 100 millions d’oliviers grâce à l’extension des plantations et des superficies d’environ deux millions d’hectares, soit une hausse de 18 mille hectares annuellement.

“Les efforts ont été axés sur la réduction des disparités des récoltes d’une année à une autre de 100 mille à 300 mille tonnes en raison de la sécheresse”, a encore avancé le responsable, faisant état du développement des cultures irriguées, lesquelles permettent d’assurer une production stable, quelque que soient les conditions climatiques.

D’après lui, les superficies réservées aux cultures irriguées sont passées de près de 40 mille ha à 100 mille ha, durant ces sept dernières années.

“Cinq millions d’oliviers ont été, de même, plantés dans les régions du nord, durant les cinq dernières années”, a-t-il encore noté, estimant que ces oliviers entreront en production, dans les prochaines années.

Huile d’olive conditionnée : Des exportations modestes

Plusieurs experts et intervenants considèrent que les quantités d’huile d’olive conditionnée sont modestes, ce qui réduit la valeur ajoutée de ce produit.

“La Tunisie a exporté la saison dernière environ 18400 tonnes d’huile d’olive conditionnée”, a affirmé Bayoudh, recommandant de réviser les interventions du Fonds de promotion de l’huile d’olive conditionnée (FOPROHOC), appelé à jouer un rôle plus efficient.

Pour les prochaines années, le PDG de l’ONH prévoit une hausse des exportations d’huile d’olive avec la prospection de nouveaux marchés prometteurs, à l’instar des Etats-Unis, du Canada et du marché asiatique.

A l’horizon 2020, la Tunisie exportera environ 40 mille tonnes d’huile d’olive conditionnée.