Le projet du budget de l’Etat pour l’exercice 2019 a alloué un montant de 4,350 milliards de dinars à la compensation, dont 2,1 milliards de dinars pour les hydrocarbures et l’électricité -soit une baisse de 600 millions de dinars par rapport au montant prévu et actualisé pour 2018, évalué à 2,700 milliards de dinars.

L’équilibre du système des hydrocarbures reposera, au cours de l’année prochaine, sur la subvention accordée par l’Etat, mais aussi sur les impacts des augmentations des prix des carburants au cours de cette année.

Il proviendra, également, des économies sur les dépenses de la Société Tunisienne de l’Electricité et du Gaz (STEG) et la Société Tunisienne des Industries de la Raffinerie (STIR), lesquelles sont appelées à maîtriser leur coût de production.

L’équilibre du système des carburants s’appuie également sur les réajustements périodiques des prix de vente au public en 2019, sachant qu’une hausse de 1 dollar du prix d’un baril de pétrole entraînera une augmentation dans les dépenses de subventions de l’ordre de 128 millions de dinars, et qu’une hausse de 10 millimes du prix de change du dollar provoque une augmentation de 40 millions de dinars dans ces mêmes dépenses.

A noter que l’impact financier des hausses à trois reprises des prix des hydrocarbures (décembre 2017, mars et juin 2018, sans compter la hausse du mois de septembre 2018) sur le budget de l’Etat est estimé à 430 millions de dinars.

Le projet du budget de l’Etat, estimé à 40,861 milliards de dinars pour 2019, requiert le maintien du prix du baril de pétrole à un niveau de 75 dollars.

Deuxième poste de subvention : les produits de base

Les dépenses de subventions destinées aux produits de base occupent la deuxième place avec une enveloppe de 1,8 milliard de dinars (contre 1,570 milliard de dinars) inscrite dans le budget 2018, et 1,750 milliard de dinars (montant actualisé pour 2018), alors que les blés tendre et dur détiennent la plus grande part des subventions avec 1,325 milliard de dinars, suivis des huiles végétales (240 millions de dinars) et du lait (180 millions de dinars).

Le gouvernement a mis en place une commission chargée de réviser le système de subventions des produits de base, à travers la levée graduelle de la subvention et l’adoption sur les prix réels en trois étapes. La première étape concerne le lait et les huiles végétales ; la deuxième a trait au pain, à la farine et aux gâteaux ; alors que la troisième porte sur le sucre, la semoule, le couscous et les pâtes alimentaires.

Le chargé de mission auprès du ministère du Commerce, Youssef Trifa, avait précédemment expliqué que “la révision du système de compensation est une nécessité dictée par l’exigence de maîtriser les dépenses de subvention des produits de base dont la valeur devrait dépasser, en 2018, les deux milliards de dinars contre 1,5 milliard de dinars en 2010, tout en veillant à préserver le pouvoir d’achat du citoyen”.

La Caisse générale de compensation (CGC) subventionne, actuellement, les huiles végétales, le lait et dérivés, le blé tendre (pain et farine), les dérivés du blé dur (couscous, pâtes et semoule), l’orge pour bétail, le papier destiné au cahier et livres scolaires.

Quant au ministre du Commerce, Omar El Béhi, il avait souligné que le gouvernement n’a pas l’intention de lever la subvention sur les produits de base ou d’augmenter les prix des produits subventionnés.

Il avait toutefois précisé qu’un programme est en cours d’élaboration pour revoir la politique afin de s’orienter vers une politique de subvention des revenus plutôt que celle des produits, affirmant que l’actuelle politique de subvention légifère, selon ses dires, la corruption.

450 millions de dinars pour secteur des transports

L’enveloppe consacrée au transport public s’élève, pour l’année 2019, à 450 millions de dinars, soit le même montant qu’en 2018, au titre de la subvention du transport scolaire et universitaire ainsi que le transport à tarifs réduits ou gratuit et celui réservé aux personnes à besoins spécifiques.