Le Rapporteur spécial sur le droit de réunion pacifique et la liberté d’association aux Nations unies, Clément Nyaletsossi Voulé, a appelé, vendredi 28 septembre à Tunis, la communauté internationale à soutenir la Tunisie pour lui permettre de faire face aux problèmes sociaux.

La Tunisie est appelée à son tour à “parachever la mise en place des institutions constitutionnelles prévues par la Constitution notamment la Cour Constitutionnelle, la nouvelle Cour des comptes et l’instance des droits de l’homme”, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse au cours de laquelle il a présenté les premières observations de la mission onusienne en Tunisie.

La mission a pour objectif “d’évaluer l’accès réel de la population à son droit de réunion pacifique et à sa liberté d’association, et de soumettre un rapport d’évaluation au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies en juin 2019”.

Selon le Rapporteur spécial, le décret-loi n° 2011-88 du 24 septembre 2011, portant organisation des associations doit être préservé dès lors qu’il constitue “le cadre propice pour la création d’associations et la garantie de leur transparence et de leur redevabilité”.

Notant le changement dans la gestion des mouvements de protestation par rapport au passé, le Rapporteur spécial a toutefois relevé certaines pratiques policières violentes à l’instar de ce qui s’est passé lors des manifestations organisées en Tunisie en janvier 2018 pour protester contre la loi de finances.

Il a à cet égard évoqué les arrestations arbitraires qui ont eu lieu à cette époque, estimant que les abus commis par certains policiers n’affranchissent pas l’Etat de sa responsabilité. Pour lui, il est impératif d’assurer la protection des manifestants.

Dressant le bilan de sa mission en Tunisie, il a indiqué avoir visité, en compagnie d’une équipe spécialisée, plusieurs régions du pays et rencontré certains gouverneurs, responsables municipaux et acteurs de la société civile pour débattre de la question de la liberté d’expression et du droit de manifester pacifiquement.