Le Haut-commissaire des Nations Unies aux droits de l’Homme, Volker Türk, a appelé, vendredi, les autorités tunisiennes à cesser de ” restreindre la liberté de l’information et d’incriminer la presse indépendante “.

Il a fait part, dans une déclaration publiée sur le site du Haut-commissariat de l’ONU, de sa profonde préoccupation face à la hausse des restrictions liées aux droits à la liberté d’expression et de la presse en Tunisie.

” L’ambigüité avec laquelle les lois sont formulées est désormais utilisée pour incriminer la presse indépendante et restreindre les critiques ciblant le pouvoir “, a-t-il estimé.

Et de poursuivre, ” il est préoccupant de voir la Tunisie, ce pays de tous les espoirs par le passé, perdre des acquis réalisés cette dernière décennie en matière de droits de l’Homme “.

Türk a, dans ce contexte, déclaré que les autorités tunisiennes ont utilisé, ces trois derniers mois et à cinq occasions des ” textes de loi ambigus ” pour arrêter et condamner six journalistes, dont la loi antiterroriste et le décret-loi n°54 relatifs aux crimes électroniques qui entraîne des amendes et des peines de prison.

Depuis juillet 2021, a-t-il dit, le bureau des droits de l’Homme a fait état de 21 cas de violation des droits de l’Homme à l’égard de journalistes, notamment la poursuite judiciaire de certains d’entre eux devant les tribunaux civils et militaires.

Le Haut-commissaire a rappelé que la loi internationale en matière de droits de l’Homme permet de critiquer les personnalités publiques, dont les chefs d’Etat.

Volker Türk a, dans ce contexte, appelé les autorités tunisiennes à respecter les procédures légales et les attributs d’un procès équitable et à cesser de poursuivre des civils devant les tribunaux militaires.