Trente-quatre journalistes, techniciens et agents de la chaîne de télévision privée “Hannibal” ont été informés, jeudi 16 août, de leur licenciement sur fond de leur refus de négocier leurs émoluments en dehors d’un cadre légal.

Selon le secrétaire général du Syndicat de base de la chaîne de télévision Hannibal TV, Ali Achour, l’administration de la télévision veut licencier ces 34 employés en leur versant une partie de leur émolument, mais ils ont refusé d’accepter une offre en dehors d’un cadre légal ou de négocier en l’absence de représentants de l’inspection du travail et de l’Union générale tunisienne du travail.

“En réaction à ce refus, l’administration a considéré que ces employés sont automatiquement licenciés”, a-t-il ajouté.

Cette mesure est abusive et constitue une violation de l’article 21 du Code du travail qui stipule que “tout employeur qui à l’intention de licencier ou de mettre en chômage pour des raisons économiques ou technologiques tout ou partie de son personnel permanent, est tenu de la notifier au préalable à l’inspection du travail territorialement compétente”.

Lors d’un rassemblement organisé, le 8 août 2018 devant les locaux de Hannibal TV, les journalistes et agents de la chaîne avaient appelé la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (HAICA) à intervenir d’urgence et à leur fournir le nom du propriétaire de la chaîne, afin de négocier avec lui leurs droits matériels.

Ali Achour assure que les premiers responsables de l’établissement se dérobent de leurs responsabilités, ce qui a “rendu difficile pour le personnel de l’établissement d’engager des négociations avec quiconque, vu qu’il est impossible de communiquer avec le directeur général, Zouhaier Gambri”.

Achour avait également fait état d’un climat de tension au sein de l’établissement, particulièrement après avoir notifié à une trentaine d’agents qu’ils seront licenciés après l’obtention d’une partie de leurs émoluments.

Pour le secrétaire général du syndicat, Hannibal TV use de tous les moyens pour dissuader journalistes et agents de poursuivre leur mouvement et de réclamer leurs droits notamment auprès de la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS).

Plus de 152 employés (journalistes, techniciens et agents) n’ont pas reçu leurs salaires depuis juin dernier, souligne-t-on de même source.