En prévision de l’étape de Tunis du Road show sur les opportunités en République Démocratique du Congo (RDC), la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis a organisé, ce lundi 2 juillet, une conférence presse pour expliquer les tenants et aboutissants de ces road shows.

C’est ainsi que la CCI de Tunis accueillera, le jeudi 5 juillet, au Movenpick la troisième étape, après celle de Sfax (mardi 3 juillet) et de (le 4 juillet).

Pour ce faire, le président de la Chambre de commerce et d’industrie, Mounir Mouakhar, c’était entouré de Samir Azzi, directeur général adjoint du Centre de promotion des exportations (CEPEX), et de Ridha Mahjoub, coordinateur du Think Africa.

Dans son intervention, M. Mouakhar estime que “… la vision gouvernementale pour reconquérir les marchés africains est claire afin de s’implanter et se frayer son propre chemin pour arracher des parts de marché en termes d’exportation, d’investissement, de partenariat et d’emploi en adoptant la formule PPP (Partenariat-Public Privé).

Et le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Tunis de rappeler que «l’Afrique est très vite devenue un centre d’intérêt pour de nombreux pays riches et émergents qui ne cessent d’élaborer des stratégies pour mieux se positionner sur le continent».

Face à ce regain d’intérêt pour l’Afrique, la Tunisie s’est investie dans ce choix via le programme PEMA qui réunit plus que 16 membres répartis entre ministères, organismes publics d’appui, organisations patronales, associations, chambres de commerce régionales et bailleur de fonds étranger, autour d’une plateforme appelée “Think Africa“ qui est une plateforme nationale regroupant les acteurs clés à qui incombe la mission de promotion et de développement de nos exportations sur l’Afrique», explique M. Mouakhar.

A propos du programme du Road Show, il concerne 3 étapes et se focalise sur trois pays choisis selon des critères bien définis. Il s’agit du R.D. Congo, du Cameroun et de la Côte d’Ivoire.

A noter au passage que le programme Think Africa bénéficie du soutien de la Coopération allemande par l’entremise de la GIZ.

Mounir Mouakhar a expliqué le choix du marché congolais en disant que «… c’est un terrain vierge ; les Congolais ont besoin de notre expertise. Et que, depuis 5 ans, le pays s’est lancé dans la mise en place de zones économiques spéciales pour encourager la renaissance de son industrie».

Pour étayer ses dires, il cite le vice-ministre de l’Energie et des Ressources hydrauliques de la RDC, Prince Willy MISHIKI BUHINI, qui déclarait lors de la 14ème édition du Salon méditerranéen du bâtiment “MEDIBAT 2017“ qui se félicitait de «la relance de la coopération sud-sud avec la Tunisie, un pays qui regorge d’expertise dans le secteur du BTP dont nous avons amplement besoin» (lire l’article de WMC : MEDIBAT 2017 – Prince Willy MISHIKI BUHINI  : La RD Congo a besoin de l’expertise tunisienne dans l’immobilier).

En outre, la RDC regorge de ressources minières (or, diamant, fer, cuivre, manganèse, le cobalt…). Ajouter à cela que la Tunisie et la RD Congo entretiennent de bonnes relations dans les domaines de la culture et de l’éducation.

Pour conclure son intervention, le président de la CCI de Tunis, souligne que «l’objectif de cette action est de permettre à nos entreprises d’identifier les besoins du marché congolais en prenant connaissance du climat des affaires et des mesures d’encouragement en matière d’investissement en RDC».

Pour leur part, Ridha Mahjoub et Samir Azzi vont abonder dans le même sens.

En effet, M. Azzi soulignera que l’élaboration dudit projet a commencé une dizaine de mois, expliquant le choix des trois pays en question par le fait que le CEPEX y possède déjà une représentation commerciale. De ce fait, ces antennes connaissent le potentiel et autres besoins de ces pays. Raison pour laquelle l’industrie pharmaceutique et les services de santé et le secteur BTP et les matériaux de construction ont été choisis.

Ridha Mahjoub n’a pas hésité à qualifier le Think Africa (financé par la Coopération allemande à hauteur de 1 million d’euros) de “révolutionnaire“, en ce sens que c’est la première fois que les secteurs public et privé tunisien travaillent la main dans la main et visent le même objectif : la conquête du marché africain.

Toutefois, au cours des débats, la question du choix des trois pays (RD Congo, Cameroun et Côte d’Ivoire) s’est posée. Ainsi, si pour la Côte d’Ivoire on peut considérer que ce choix est logique, c’est loin d’être le cas pour les deux autres, et ce compte tenu de l’instabilité politique qui y règne. Or, tout le monde admet que les affaires détestent le phénomène nommé “instabilité politique”.

Ensuite, il y a la question d’exportation de produits pharmaceutiques au moment même où la Tunisie souffre le martyre dans ce domaine.

Notre troisième question a porté sur une éventuelle alliance avec la Chine -notamment sur le marché congolais étant donné que la Chine est devenue au cours des dernières années le principal partenaire commercial de la RD Congo. On a eu droit à une réponse “bateau”.

Pour ces questions (choix des pays et des secteurs cibles), les explications des conférenciers (Mounir Mouakhar, Samir Azzi et Ridha Mahjoub) ne nous ont pas convaincus, devons-nous avouer. Alors, on se consolera avec “on travaille pour le futur”, même si l’investisseur (ou homme d’affaires) tunisien n’est pas connu pour être “patient”.

Pour finir, rappelons que le premier road show se déroule le 3 juillet à Sfax, le 4 juillet à Sousse et le 5 à Tunis. Les deux road shows auront lieu en septembre et octobre prochains et concerneront respectivement la Côte d’Ivoire et le Cameroun.

TB