Des députés ont mis l’accent, au cours d’une séance plénière consacrée à l’examen du projet de loi complétant la loi n° 94-13 du 31 janvier 1994 relative à l’exercice de la pêche, sur la nécessité d’accompagner cette loi, par des mesures contre la pêche anarchique et de contribuer au financement ou d’accorder aux pêcheurs des crédits pour pouvoir acquérir les équipements VMS (Système de repérage par satellites).

La députée Souad Zaouali a évoqué la faiblesse et l’absence d’un système fiable de sauvetage des pêcheurs, appelant à développer des mécanismes d’un sauvetage rapide des pêcheurs, dans le cadre de ce nouveau système basé sur les nouvelles technologies.

Pour sa part, le député Haykel Belgacem a appelé à développer le volet préventif et de répression et d’assurer une relation de confiance avec les pêcheurs et d’établir un débat avec eux afin de leur inciter à acheter les équipements.

Il a également souligné que les pêcheurs tunisiens n’enfreignent pas la loi mais se sont plutôt des navires étrangers qui le font, appelant dans ce cadre à assurer davantage le contrôle des eaux maritimes territoriales.

Il a appelé par ailleurs à l’octroi une aide du Fonds des subventions de la pêche durant la période de repos biologique afin d’encourager les pêcheurs et de réactiver le rôle des centres régionaux de la pêche en termes de contrôle.

Pour sa part, le député Béchir Lazem a mis l’accent sur le rôle de cette loi en terme de protection des pêcheurs et des ressources halieutiques, tout en soulignant que les pêcheurs notamment les petits n’ont pas les moyens d’acquérir ces équipement d’où la nécessité de les encourager et leur apporter l’appui financier.

Il a mis l’accent par ailleurs, sur le monopole de l’espace marin par les grands pêcheurs, la difficulté d’obtention des crédits auprès de Banque nationale agricole (BNA) et la détérioration de l’infrastructure.

Le député Chafik Ayadi soulignera les craintes des professionnels de l’installation de ces équipements sans l’adoption de mesures fermes contre la pêche anarchique afin de leur assurer une égalité des chances et une concurrence loyale.

Cette loi n’aura pas de résultats positifs sans la prise de mesures fermes contre la pêche anarchique, a-t-il encore dit.

La députée Samah Bouhaouala a recommandé, pour sa part, de renforcer la coopération et la coordination entre les structures chargées du contrôle du secteur de la pêche, rappelant qu’au moins 4 structures sont chargées de ce secteur (la Direction générale de la pêche, la Marine marchande, les services de la garde nationale maritime et l’Agence des ports et des installations de pêche (APIP)) afin d’assurer l’efficacité du contrôle par satellites.

Réagissant aux interventions des députés, le secrétaire d’Etat aux Ressources hydrauliques et la Pêche, Abdallah Rabhi, a affirmé que “le système de surveillance des navires par satellite (VMS) vise à organiser le domaine maritime et à garantir une répartition équitable des quotas entre les pêcheurs”.

Il a souligné que “le contrôle du domaine maritime, la préservation de la richesse maritime et la lutte contre la pêche anarchique permettront de rétablir le niveau naturel des réserves dans un an ou deux”.

Rabhi a aussi indiqué que “deux navires sont en cours de construction pour renforcer le système de surveillance et de contrôle des embarcations, et que la coordination avec les ministères de Défense et de l’Intérieur a permis de relever 1.132 infractions en 2017, et que les mesures appropriées ont été prises: une peine de deux mois d’emprisonnement et des amendes variant entre 1.000 et 10.000 dinars”.

Rabhi considère que “tous les pêcheurs doivent adhérer aux efforts visant à garantir une bonne exploitation de la richesse maritime et à respecter le repos biologique”.

Le secrétaire d’Etat a souligné que “le département de l’Agriculture envisage de renforcer les ports de pêche de 5 nouvelles grues en 2019 et que les ports de Djerba et de Sousse ont été équipés de deux nouvelles grues malgré la faiblesse du budget”.

S’agissant du repos biologique, il a indiqué qu’il ne peut pas être généralisé anarchiquement.