En 2010, Ridha Ben Mosbah, à l’époque ministre du Commerce et de l’Artisanat, déclarait : «Ce commerce n’a pas d’avenir en Tunisie», et annonçait la décision du gouvernement de l’époque de réduire les tarifs douaniers sur les importations de 15% pour juguler le phénomène de la contrebande et de l’économie parallèle.

Aujourd’hui, on évalue le volume de l’économie parallèle à environ 50%, bien que personne ne puisse donner un chiffre exact sur son ampleur.

Depuis janvier 2011 et l’avènement de la fameuse révolution colorée dans notre pays, l’activité qui a réalisé le taux de croissance le plus élevé est cette économie parallèle qui a proliféré suite à la désintégration latente des organes de contrôle de l’Etat et le règne de la médiocrité instaurée par les nouveaux maîtres du pays.

La Tunisie est devenue une plateforme pour les mafias venant de tous les pays du monde, la Turquie en tête. Aux dernières nouvelles et outre les déclarations effrayantes de la députée Fatma Msseddi à propos de la mainmise d’un trafiquant turc sur le port de Radès, les services de douanes ont mis la main sur 43 kilos d’or turc qu’on voulait écouler de manière illégale sur le marché tunisien ainsi que sur plus 100 kg de faux or saisi à Sfax.

Mais il n’y a pas que l’or, rien que pour ces deux derniers jours, on a saisi des semi-remorques pleines de médicaments à destination de la Libye, d’autres chargées de télévisions à écran plasma de marque Condor, et d’autres pleines à craquer de cartouches de cigarettes. Un trafic devenu légion dans notre pays et auquel sont étroitement liés les groupements terroristes avec pour chef de file l’AQMI qu’il finance.

Un laboratoire clandestin produisant les e-liquides destinés aux cigarettes électroniques a également été découvert, ce qui est extrêmement grave car les consommateurs bluffés risquent d’être intoxiqués.

A Hammamet, les investigations douanières ont permis de découvrir un dépôt plein à craquer de produits de luxe, allant des chaussures de sport jusqu’aux montres griffés, vêtements féminins avec leurs accessoires (sacs et chaussures).

Des centaines de mètres de câbles ainsi que des centaines de kilos de cuivre volés et des marchandises entreposées dans des entrepôts ont été saisis par les agents de la douane qui sont, aujourd’hui, en train de procéder à des opérations de contrôle près des zones militaires.

La question qui se pose est : comment des camions, semi-remorques et autres véhicules chargés de produits de contrebandes peuvent échapper à la vigilance de nos soldats censés garder les zones décrétées militaires de toute intrusion ? Manque de moyens humains ou matériels ?

A.B.A