“J’aspire au poste de maire de la ville de Tunis, un poste jusque là réservé aux hommes. De plus, c’est la première fois où le maire de la ville de Tunis est élu, il a toujours été nommé par le président de la République”, a déclaré fièrement Souad Abderrahim, tête de liste du mouvement Ennahdha pour la municipalité de Tunis.

Elle est l’unique femme tête de liste, parmi les 10 listes candidates pour la municipalité de Tunis (deux indépendantes, deux de coalition et six partisanes).

Elle affronte, notamment, le candidat de Nidaa Tounes, Kamel Idir, ancien président du Club Africain.

Pour mobiliser de nouvelles ressources au profit des municipalités, il faudrait activer le service d’intérêt public, les peines alternatives prévues par la loi. Il s’agit d’un potentiel de main-d’œuvre pouvant contribuer à la concrétisation des projets, a-t-elle soutenu.

Pour ce faire, la police municipale doit impérativement être rattachée aux municipalités afin d’apporter plus d’efficacité à l’action municipale et de faciliter les procédures dans ce sens.

Pharmacienne de formation, la candidate ne cesse d’insister sur l’amélioration des conditions d’hygiène dans les établissements éducatifs. “J’avais créé une infirmerie dans mon école primaire à Ezzouhour 4 dans le cadre du projet “Madrassati”. Une expérience qui m’a ouvert les yeux sur la réalité de nos écoles. Aujourd’hui, il y a besoin de focaliser l’attention sur ces établissements de l’enfance pour lutter contre les épidémies qui malheureusement ne concernent pas seulement les zones intérieures et les quartiers périphériques.

Souad Abderrahim a, aussi, soulevé l’urgence de réhabiliter les centres de santé de base ainsi que les centres de la mère et de l’enfant. Autrefois, le dispensaire du quartier était suffisamment équipé et doté de personnel médical adapté pour nous épargner le déplacement jusqu’à l’hôpital.

La restitution des jardins d’enfants municipaux est un moyen de combattre les établissements anarchiques et une alternative pour les familles démunies qui ne peuvent pas se permettre d’inscrire leurs enfants dans les écoles privées, a-t-elle par ailleurs soutenu. Généralement, dans les modèles de développement urbain, il est exigé que dans chaque agglomération, un lotissement doit être réservé au jardin d’enfant.

Aussi, la candidate ambitionne-t-elle de faire de la généralisation et la fréquence des consultations de dépistage du cancer du sein et de l’utérus son cheval de bataille.

Sur un tout autre registre, la candidate a souligné la nécessité d’adopter le code des collectivités locales avant le 6 mai. Car, selon elle, les résultats du scrutin pourraient influer sur le processus de cette loi qui fixe les prérogatives des municipalités.

“Il s’agit d’un engagement constitutionnel, la démarche progressive dans l’installation du pouvoir local ne nous dérange pas, c’est plutôt, la non adoption de cette loi qui pourrait affecter le processus.

Souad Abderrahim qui se présente aux élections par la liste du mouvement Ennahdha se dit attachée à son indépendance, même si elle est aujourd’hui membre, depuis septembre 2017 du bureau politique du parti. “Ceci rentre dans le cadre de la politique d’ouverture et de spécialisation d’Ennahdha sur l’action politique adoptée au cours de son 10e congrès”.

Le bureau politique est une structure consultative qui compte aussi d’autres indépendants”. Elle a toutefois affirmé ne pas avoir de carte d’adhésion à ce parti.

Pour rappel, Souad Abderrahim a été l’élue d’Ennahdha à l’Assemblée nationale constituante lors des élections de 2011.