Pour le directeur de la trésorerie à la Société Tunisienne de Banque (STB), Oussama Mellouli, “Il faut s’attendre à un TMM moyen pour le mois de mars variant entre 5,9% et 6,1%”, rappelant que durant la première semaine du mois de mars courant, il n’a pas dépassé le niveau de 5,60 et 5,61%.

Et d’ajouter que dès la mise en application de la décision de la BCT, le TMM s’est maintenu entre 5,80% et 6%, voire 6,1%. “Par une simple opération de calcul, on peut conclure que la hausse du TMM serait aux alentours de 0,4% et dans le pire des cas, de 0,5%. Donc, le choc n’aura pas lieu pour les bénéficiaires des prestations bancaires (investisseurs et particuliers), d’autant plus que la BCT veillera toujours à maîtriser la situation en réduisant le volume des crédits accordés aux banques. Autrement dit, l’institut d’émission peut minimiser ses interventions de financement des banques pour agir sur l’offre des crédits”.

“La BCT ne peut pas risquer d’affecter le pouvoir d’achat du citoyen, ni l’investissement, ni encore, le système bancaire qui sera menacé, en cas de risques de non paiement des échéanciers”, a-t-il réitéré, rassurant que “nous ne pouvons pas avoir un scénario catastrophique “.

“Théoriquement, la BCT peut relever son taux directeur à 6,75%, mais elle ne va pas le faire, car ce sera suicidaire. L’institut d’émission est suffisamment, responsable et toutes ses décisions sont dosées, il a voulu juste créer un effet de choc, à travers cette annonce, en tirant la sonnette d’alarme sur la situation économique qui ne cesse de s’aggraver “.

Pour Mellouli, cette mesure est ponctuelle. Dès que l’inflation sera maîtrisée, la BCT révisera, fort probablement, le taux directeur à la baisse. “C’est un dosage très fin, il ne faut ni trop l’élever, ni trop l’abaisser”.

“La maîtrise de l’inflation est une priorité, aujourd’hui, même si l’augmentation du TMM aura des incidences sur le particulier et l’investisseur, qui verront leurs crédits se renchérir”, a t-il indiqué, réitérant que “la hausse du coût des emprunts ne durera qu’une période limitée, juste le temps de surmonter la crise actuelle”.

“La BCT connait bien les incidences de chaque décision qu’elle prend, elle les évalue pour décider par la suite, de poursuivre cette mesure, de l’abandonner ou de la doser (minimiser ou augmenter encore le taux directeur par exemple)” a assuré le responsable bancaire.