“La BCT s’attend à un taux moyen d’inflation à hauteur de 7,2%, pour toute l’année 2018. Ce taux régressera en 2019 pour se situer entre 5 et 6%, a affirmé, jeudi 8 mars, la directrice de la politique monétaire à la Banque centrale de Tunisie (BCT)”, Rim Kolsi, lors d’une conférence de presse, tenue au siège de l’Institut d’émissions, sous la présidence du nouveau gouverneur, Marouane El Abassi.

Le taux d’inflation enregistré en février 2018 (7,1%) n’a pas été atteint depuis deux décennies. Il suscite des inquiétudes puisqu’il affecte aussi bien le pouvoir d’achat du consommateur que l’économie du pays, a-t-elle expliqué.

“Ainsi, il nous a été indispensable de réagir et faire face à ces pressions inflationnistes à travers l’augmentation du taux directeur de la BCT de 75 points de base (le portant à 5,75%)”, ajoute Kolsi, rappelant que ce taux a été révisé à la hausse 4 fois depuis septembre 2011 (de 3,5% à 5,75% actuellement), “ce qui a permis en quelque sorte de maîtriser cette inflation, sinon elle aurait été plus alarmante”.

D’après Kolsi, nous risquons de faire face à une inflation conjoncturelle non contrôlée et de voir les taux inflationnistes passer à de nouveaux paliers plus graves (au-delà de 7%) si nous ne réagissons pas de cette manière.

Elle a rappelé qu’une mesure pareille d’augmentation du taux directeur a été prise en 2015, ce qui a permis de contenir l’inflation à 3,7% en 2016, alors qu’elle était aux alentours de 4,9% en 2015.

La responsable note que cette inflation est le résultat de la dépréciation du dinar, face à la hausse des prix des matières premières et des hydrocarbures sur le marché international, lesquels constituent des composantes essentielles de la production.

L’inflation enregistrée dans la zone euro (environ 1,5%), principal fournisseur et client de la Tunisie a aggravé encore la situation, engendrant une inflation importée pour le pays, selon ses propos.