Des parlementaires de l’ARP ont pointé, samedi 24 février, lors d’une séance d’audition des ministres du Commerce et du développement, des dysfonctionnements de gestion des finances et “des soupçons de corruption” au sein de l’Institut national de la statistique (INS), structure d’une importance majeure, d’après eux, dans la mesure où elle approvisionne d’autres organismes nationaux de données statistiques et aussi contribue à la mise en place de stratégies dans tous les secteurs.

Le député Haykel Belgacem a indiqué que des agents de représentations régionales de l’INS ont contacté l’ARP concernant des dépassements et des soupçons de corruption planant autour d’un concours interne sur dossiers en 2016, auquel 517 agents ont été candidats sur un total de 1.000 agents et cadres de l’Institut.

Selon Belgacem, les agents de l’INS qui ont contacté le Parlement ont évoqué l’absence de transparence, de neutralité et d’objectivité dans les critères sur la base desquels ont été choisis les candidats, faisant état de “menaces à l’encontre de ces lanceurs d’alertes”.

Le député a aussi évoqué, en se référant au dernier rapport de la Cour des Comptes, des soupçons de corruption concernant les critères d’octroi des missions à l’étranger et l’absence d’évaluation de ces missions pour l’amélioration de l’activité de l’Institut.

En réponse à l’intervention du député, Zied Laâdhari, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, a indiqué que le concours évoqué s’est déroulé sous le contrôle d’une commission regroupant “des compétences et des experts de grand calibre” et que cette commission a défini des critères précis pour la sélection des candidats et pris en considération des propositions du syndicat de base de l”INS (placé sous la tutelle du ministère du Développement et de la Coopération).

Il a précisé que l’administration de l’INS et le ministère n’interviennent pas dans les critères adoptés dans ce concours.

Sur un autre plan, Laâdhari a demandé des preuves concernant les menaces à l’encontre des agents “lanceurs d’alerte”, relevant que “les mesures nécessaires seront prises à ce sujet”.

“Notre département prend au sérieux tous les soupçons de corruption et nous allons lancer les enquêtes nécessaires concernant l’égalité des chances et la justice entre les agents de l’Institut”, a promis le ministre.