Même s’il convient toujours de demeurer prudent sur les prévisions faites en cours d’année pour les pays en développement, l’Afrique francophone subsaharienne devrait toutefois rester la partie la plus dynamique du continent en 2018. La croissance mondiale devrait être globalement stable, et la remontée des cours des matières premières observée en 2017 permettra un certain rebond de la croissance dans de nombreux pays africains. À l’exception, toutefois, de l’Afrique du Sud et de l’Angola, qui devraient continuer à connaître une progression assez faible (autour de 1,0% pour le premier, et de 1,5% pour le second).

Cependant, et en entraînant à sa suite une nouvelle hausse des prix des matières premières, une poursuite de la baisse du dollar pourrait affecter négativement les économies de la majorité des pays francophones, assez pauvres en richesses naturelles. Et en particulier les pays de la zone CFA, qui seraient doublement pénalisés en étant également affectés par un euro trop fort (aujourd’hui égal à environ 1,25 dollar, soit son plus haut niveau depuis novembre 2014).

De la même manière que le cours trop élevé de l’euro au début des années 2010 découlait d’une volonté de l’Allemagne, puissance surtout économique, la France devrait alors prendre toutes ses responsabilités afin d’éviter que la politique monétaire de la zone euro ne soit contraire aux intérêts de l’Afrique francophone, et donc à ses propres intérêts. À défaut, l’arrimage actuel du franc CFA à l’euro (souvent moins flexible que le dollar, auquel sont également arrimés plusieurs pays) devrait alors être remis en cause, en optant de préférence pour un panier de devises qui inclurait, notamment, le dollar et le yuan chinois.

Source: CERMF