Le développement du secteur pharmaceutique en Tunisie impose la réalisation de plusieurs objectifs d’ici 2020, dont l’élaboration de 1100 études cliniques, a affirmé Anis Klouz, directeur de la recherche médicale au ministère de la Santé.

S’exprimant lors d’une table ronde organisée jeudi 25 courant à Gammarth à l’initiative de l’ambassade de Suisse en Tunisie, sur le thème “les forces du dialogue public-privé pour guider l’innovation : l’exemple de la coopération tuniso-suisse dans le domaine de la recherche clinique”, il a précisé que le but est, aussi, de veiller à attirer 35% des essais cliniques menées en Afrique vers la Tunisie.

“Ces essais cliniques permettront de faire bénéficier près de 55 mille patients des meilleurs choix thérapeutiques et de générer 600 nouveaux emplois qualifiés”, a-t-il expliqué.

L’industrie pharmaceutique a pour rôle d’assurer la sécurité sanitaire du pays, a-t-il ajouté, confirmant que l’ultime objectif est de développer notre propre industrie en Tunisie.

“Nous avons, actuellement, atteint un taux de 50% de couverture de nos besoins en médicaments contre 8% dans les années 90”, a-t-il fait savoir. Selon Klouz, l’impulsion du secteur de l’industrie pharmaceutique exige de miser sur la recherche et l’innovation.

De son côté, Dr. Yosra Kerken, directeur médical au sein de l’entreprise suisse Roche en Tunisie, a mis l’accent sur l’importance de l’innovation, soulignant son rôle dans la proposition de nouvelles solutions de traitement aux patients.

“La réalisation des études cliniques permettront de sauver des vies des malades en leur apportant les propositions des meilleurs médicaments possibles”, a-t-elle insisté. La responsable des relations publiques à Novartis Suisse, Nicola Yuste a présenté, pour sa part, l’expérience suisse en matière de l’industrie pharmaceutique, précisant que plusieurs facteurs ont favorisé sa réussite.

Il s’agit, a-t-elle expliqué, de développer l’innovation, renforcer la recherche et la formation, profiter des facultés, multiplier les centres d’excellence et garantir la protection de la propriété intellectuelle.

Elle a évoqué, aussi, la nécessite de la mise en place d’un environnement réglementaire favorable pour la réalisation d’études cliniques, une politique économique adéquate et un environnement fiscal attractif.

Les clés de succès de l’industrie pharmaceutique sont, a-t-elle estimé, d’avoir un intérêt commun à trouver des solutions pour les patients et une culture pour sauver leur vie et d’opter pour une pensée créative et en réseau.

L’ambassadeur de Suisse en Tunisie, Rita Adam a fait remarquer que la Suisse est classée 14ème pays investisseur en Tunisie. “L’objectif de la Suisse est de contribuer à l’amélioration des conditions de l’investissement en Tunisie, de renforcer l’échange culturel et scientifique entre les deux pays”, a-t-elle affirmé, annonçant l’intention de mettre en place un fonds culturel tuniso-suisse.

Le dialogue public-privé dans le domaine du médicament, mené de 2014 à 2017 par le ministère de la santé et l’industrie pharmaceutique avec l’appui de la banque mondiale, visait à réformer un secteur porteur de l’économie tunisienne et à améliorer les conditions-cadre permettant de favoriser son développement et renforcer sa compétitivité.

Il a notamment permis d’établir des projets de décrets visant à écourter les délais d’autorisation de mise sur le marché et de simplifier les modalités de fixation du prix des médicaments importés.

Plusieurs entreprises suisses établies en Tunisie ont participé à ce dialogue et ont contribué à ses résultats en partageant leur expérience et leur expertise en termes d’innovation et de partenariat public-privé.