A l’origine groupe hôtelier, le Consortium Tuniso-Koweitien de Développement (CTKD), actif en Tunisie depuis un peu plus de quarante ans, l’est de moins en moins, et ne sera bientôt –presque- plus présent dans ce secteur.

En effet, cette joint-venture entre l’Etat tunisien et le Kuwait Real Estate Investment Company (KREIC) fait aujourd’hui un pas de plus dans la mise en œuvre de sa politique de désengagement du secteur hôtelier entamée en 2005. Une assemblée générale ordinaire convoquée de manière extraordinaire a été annoncée pour le 26 décembre 2017 afin de valider la cession de deux des trois hôtels (Mövenpick Gammarth, Golden Tulip El Mechtel et Golden Tulip Sfax) que le groupe possède encore.

Douze ans après ce virage stratégique, le CTKD s’est en conséquence transformé principalement en investisseur en portefeuille.

De fait, en plus de ses deux filiales Société Tuniso-koweitienne d’El Emar (STKE Emar, immobilier) et la Société Abounawas (hôtellerie), le groupe détient des participations dans neuf autres sociétés (Newrest Retail –restauration-, Air Marin (Tour opérateur), CGS (animation 3D et effets spéciaux), ALMAVIVA TUNISIE (Business Process Outsourcing) et Vitalait (industrie du lait), dont une partie cotée en Bourse : STAR –assurance-, LILAS -articles hygiéniques-, SOTIPAPIER (industrie du papier et du carton) et ONE TECH HOLDING (industrie notamment du câble et de l’électronique).

Jusqu’à récemment, le CTKD détenait également une participation dans Telnet Holding (ingénierie et conseil en technologie). Portée à 27,67% après l’acquisition de 22,32% du capital en juillet 2015, cette participation devait être cédée à Telnet Holding à la fin de la période de portage, soit trois ans à partir de la date de réalisation de l’opération. Finalement, la sortie du CTKD a eu lieu en juin 2017, soit un an plus tôt que prévu.

Le CTKD a également cédé cinq mois plus tard, en novembre 2017, les 5,01% du capital de la CITY CARS, concessionnaire en Tunisie des voitures de la marque KIA, acquis quatre ans plus tôt.

Au début, le groupe koweïto-tunisien n’a pas voulu liquider totalement ses intérêts dans l’hôtellerie. En effet, tout en cédant ses premières unités -l’Abou Nawas Tozeur, le fonds de commerce et les biens fonciers de la Société Hôtelière de Mahdia (THM), puis la Société Hôtelière et Touristique «Montazah Tabarka», la Société de Promotion Touristique de Mahdia (Hôtel Cap Mahdia, 3 étoiles) et une autre participation minoritaire dans la Société Sousse Centre (11,40%, Abou Nawas Jaafar)- il a expérimenté la formule de la gestion pour compte en concluant en octobre 2005 un accord avec le groupe français Accor pour la gestion de quatre hôtels (Mercure Diar Andalous, Mercure El Mechtel Tunis, Mercure Sfax et Mercure Grand Hôtel Gammarth Tunis). Mais les intérêts des deux partenaires ont divergé, ce qui les a poussés à se séparer au bout de quatre ans. Après cet échec, le CTKD a recommencé à vendre des hôtels.

L’immobilier étant le cœur de métier du KREIC, le CTKD, tout en multipliant les investissements en portefeuille a également développé son activité dans l’immobilier. La Société Tuniso-koweitienne d’El Emar, dont il détient aujourd’hui la totalité du capital, a augmenté ses investissements dans ce secteur, à la fois dans le segment des logements économiques que dans le haut de gamme. La mutation du CTKD n’est fort probablement pas encore terminée.

MM