Mohamed Chawki Abid : La décision de blacklister la Tunisie va faire éclater plusieurs points restés occultés par les autorités financières et monétaires du pays. Il devient clair que le régime offshore non-résident sert à doper notre balance commerciale des biens avec l’UE, à l’effet de neutraliser le déficit commercial réel (régime général), déficit qui se monte réellement à plus de 7 milliards de dinars par an.

Moez Joudi : Le Maroc et le Qatar ont été retirés de la liste noire des paradis fiscaux dont la Tunisie fait désormais et malheureusement partie! Certainement, leurs autorités ont bien bougé et agi par anticipation pour défendre leurs pays et faire du lobbying positif!

En tous les cas, sans aucune auto-flagellation ni exagération, ce nouveau classement de la Tunisie est très négative, il aura des répercussions très conséquentes malheureusement sur notre pays!

Un peu à froid, je reviens sur le classement de la Tunisie dans la liste noire des paradis fiscaux. Il faut cesser de renvoyer la faute aux autres et de jouer toujours la victime des “complots” ourdis par ceux qui veulent du mal à notre petit beau pays qui, pourtant, offre à tout le monde ses chameaux et son soleil. C’est vraiment ridicule!

Il faut arrêter de se voiler la face et reconnaître les faits: notre système fiscal est défaillant, il souffre de plusieurs lacunes et nécessite une réforme en profondeur qui tarde à être vraiment mise en oeuvre!

Mais au-delà, la question essentielle et qui nous fait tant de mal, c’est le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. OUI notre pays est devenu une passoire ces dernières années, des dizaines et centaines de milliards d’argent sale ont transité par la Tunisie. La CTAF elle-même le reconnaît. Les reproches du GAFI mais aussi de l’Union européenne viennent essentiellement de là! Et à ce niveau, le gouvernement doit des explications aux Tunisiens tout en temporisant sa communication, éviter de réagir à chaud et cesser d’évoquer la rengaine des complots!