Huit chefs de Petites et Moyennes Entreprises (PME) sur dix estiment que l’administration est le principal frein au développement de leurs sociétés, selon une étude réalisée par l’institut de sondage tunisien One to One auprès de 550 responsables et chefs des PME.

Intervenant, au cours d’un débat “Réforme de l’administration, enquête auprès des PME tunisiennes” organisé, jeudi 23 novembre, par le CJD (Centre des jeunes dirigeants), Youssef Meddeb, directeur général du bureau “One to One” de sondages et d’enquêtes, a souligné que les résultats de l’enquête ont révélé la détérioration de la qualité des services administratifs présentés aux PME et que le taux de satisfaction des services publics dans les domaines de la numérisation, la transparence des procédures, la gouvernance et la qualité des services ne dépasse pas 58%.

L’Institut national de la normalisation et de la propriété industrielle (INNORPI) a occupé la première place en termes de transparence des procédures; l’Agence de Promotion de l’investissement agricole (APIA) occupe, elle aussi, la première place en ce qui concerne l’efficience des services présentés aux sociétés industrielles.

Les recettes des finances ont occupé le troisième rang vu qu’elles ont adopté le système de paiement en ligne des impôts et la première place en termes de numérisation des services.

Le Centre de promotion des exportations (CEPEX) a occupé le premier rang concernant les services d’accueil et la BCT (Banque centrale de Tunisie) a occupé la même place en ce qui concerne la rapidité de l’exécution du service.

L’étude a dévoilé que 51% des enquêtés ont exprimé leur mécontentement quant aux services municipaux, tandis que 52% sont insatisfaits des services de la douane, qui freinent le développement des PME.

Selon l’enquête, 24% des responsables et chefs d’entreprise ont déclaré qu’ils ont été appelés à payer des commissions illégales dans les opérations d’importations et d’exportations et environ 20% de ces entreprises ont reçu des demandes de pots-de-vin dans le domaine des marchés publics.

En outre, 15% des entreprises enquêtées se sont vues demander des pots-de-vin lors des opérations de contrôle économique.

La présidente du CJD, Wafa Laamiri, a fait savoir que les PME affrontent plusieurs difficultés administratives, soulignant que la complexité des procédures est le principal frein au développement des PME.

Laamiri a fait remarquer que les résultats de l’enquête reflètent le non développement des administrations publiques qui offrent des services aux sociétés privées.

Slim Feriani, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises a souligné que l’organisation de ce débat s’inscrit dans le cadre de la concrétisation du principe de Partenariat Public/Privé (PPP).

Feriani qui assistera, vendredi, à la séance plénière consacrée au vote de confiance pour sa prise de fonctions en tant que ministre de l’industrie et des PME a mis l’accent sur la disposition du gouvernement à étudier les résultats de l’enquête afin de promouvoir le rendement des entreprises publiques qui présentent des services aux PME.

Le représentant résident du FMI (Fonds monétaire international) en Tunisie, Robert Blotevogel, a précisé que la réforme de l’administration publique n’est possible qu’à travers l’orientation des dépenses vers l’investissement afin de développer le niveau des services présentés dans des domaines, tels que la santé et l’enseignement.

Blotevogel a souligné que l’amélioration du climat des affaires est liée notamment au développement du niveau des services publics, ajoutant que le gouvernement est conscient de la nécessité de la maitrise des dépenses salariales afin de renforcer la croissance.

Tony Verheijen, responsable des opérations de la Banque mondiale (BM) pour la Tunisie, a mis l’accent sur la nécessité de créer un tissu économique solide des PME afin d’attirer les investissements étrangers.