Lors de la réunion du Comité de haut niveau de l’Union africaine (UA) sur la crise libyenne, tenue samedi 9 septembre dans la capitale congolaise, Brazzaville, le chef de la diplomatie tunisienne, Khemaies Jhinaoui, a mis en garde contre le fait d’appuyer certaines parties libyennes aux dépens d’autres. Cela ne sert pas la solution politique en Libye ni la stabilité et la sécurité de la région entière, a-t-il soutenu selon un communiqué du département des Affaires étrangères publié dimanche.

“On ne peut pas parler de stabilité en Libye sans associer toutes les forces politiques actives en Libye. Celles-là mêmes qui ont exprimé la disposition à adhérer au processus de règlement politique global en tant que plateforme propice pour l’organisation d’élections législatives et présidentielle libres, plurielles et démocratiques pour l’instauration d’un Etat civil respectant les droits et les devoirs”, a insisté Jhinaoui.

Dans une allocution qu’il a prononcée au nom du président de la République, Béji Caïd Essebsi, Khemaies Jhinaoui a appelé toutes les parties à l’échelle régionale et internationale à appuyer le rôle de l’Organisation des Nations unies sous l’égide de laquelle est mené le processus de règlement politique (de la crise libyenne) et à soutenir les efforts du représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Libye, Ghassen Salamé.

Il a passé en revue les principes sur lesquels repose l’initiative du chef de l’Etat tunisien sur la Libye, précisant qu’elle privilégie une solution politique globale émanant de la volonté des libyens eux mêmes et d’un dialogue chapeauté par l’ONU sur la base d’un consensus politique entre les protagonistes libyens.

“La Tunisie qui refuse toute escalade intérieure ou ingérence étrangère dans les affaires inter libyennes, met tous les moyens dont elle dispose et toute son expérience en matière de transition démocratique, à la disposition des frères libyens et des Nations Unies”, a souligné Khemaies Jhinaoui.

D’ailleurs, les participants à cette 4ème réunion de la Commission de l’Union africaine ont convenu de lancer à Tunis, avant la fin du mois de septembre 2017, des négociations entre les commissions du dialogue relevant du Conseil des députés et du Conseil supérieur de l’Etat libyen sous l’égide des Nations unies (ONU), conformément à l’accord politique.

Les négociations visent à parvenir à des amendements concertés sur ledit accord et à activer la tenue du reste des rendez-vous constitutionnels et électoraux. Le sommet africain s’est basé dans sa déclaration finale sur les positions tunisiennes concernant la nécessité de s’attacher à la légalité internationale représentée par l’ONU et sa mission de soutien à la Libye ainsi qu’à l’accord politique qui constitue la plate-forme unique de négociations et de dialogue libyo-libyen.

La déclaration finale du sommet a mis également en exergue les efforts déployés par les organisations régionales et les différents pays dans le soutien au processus politique, notamment l’importance accordée au rôle central des principaux pays voisins dans l’accompagnement des Libyens et le rapprochement entre leurs points de vue, des principes essentiels de l’initiative présidentielle tunisienne.

La Tunisie, l’Algérie, l’Egypte, l’Afrique du Sud et le Tchad ont pris part à la réunion aux côtés du Soudan, de la Guinée, de la Mauritanie et du Niger ainsi que des représentants de l’ONU, de la Ligue arabe et de l’UE.