Les pluies diluviennes qui se sont abattues lundi 6 juin, sur l’ensemble des régions tunisiennes, ont provoqué de nombreux dégâts matériels, mais elles contribueront à l’augmentation des stocks de ressources en eau retenues dans les barrages à un moment où le pays connaît un stress hydrique confirmé.

Selon le secrétaire d’Etat chargé des Ressources hydrauliques et de la Pêche, Abdallah Rabhi, le stock des barrages est estimé, au 6 juin 2017, à 944 millions de m3 contre un stock moyen de 1.400 millions de m3 pour les 3 dernières années”.

La Direction générale des barrages et des Grands travaux hydrauliques en Tunisie assure un suivi quotidien de la situation des barrages.

La saison hydrologique 2016/2017 a été caractérisée par un manque d’apports en eau dans les barrages, a-t-il fait remarquer, ajoutant que les apports enregistrés depuis le 1er septembre 2016 sont estimés à 800 millions de m3, soit 42% de la moyenne annuelle (environ 1.900 millions de m3).

Le stock actuel du barrage de Sidi Salem, le plus important barrage en Tunisie, est de 195 millions de m3 et son taux de remplissage n’est que de 36%. Ce barrage a enregistré des apports de 137 millions de m3 cette année, alors que la moyenne annuelle est de 625 millions de m3, a ajouté le responsable, dans une déclaration à l’agence TAP.

Rabhi a expliqué que le barrage de Sidi Salem fournit la majeure partie de l’eau potable du Grand Tunis, du Cap Bon, du Sahel et de Sfax. Les ressources en eau de ce même ouvrage sont exploitées dans l’irrigation des cultures à Béja, Manouba, Ariana, Bizerte, Ben Arous et Nabeul.

Le secrétaire d’Etat a indiqué que face à cette situation de faiblesse des ressources en eau, le ministère de l’Agriculture, des Ressources en eau et de la pêche a préparé un plan d’action depuis le mois de septembre 2016 qui prévoit le transfert des eaux de l’extrême Nord pour satisfaire les besoins de l’eau potable du Grand Tunis, du Cap Bon, du Sahel et de Sfax.

Les eaux en provenance des barrages Sidi Barrak et Zyatine, ajoutées au stock du barrage Sejnane, sont transférées vers le Canal Medjerdah Cap Bon avec une capacité de 750 000 m3/j, moyennant un pompage, dont le coût d’énergie est estimé à 28 millions de dinars par année.

Depuis le commencement de ce programme, un volume de 125 millions de m3 des eaux de l’extrême Nord a été transféré, ce qui a permis d’alimenter les grands centres urbains en eau potable.

Renforcement de la capacité de transfert à partir de l’été 2017

La capacité de transfert sera renforcée à partir de l’été 2017 par l’entrée en exploitation des ouvrages de transfert à partir des barrages Gamgoum, Harka, Melah, et Tine, a indiqué le responsable.

Il a ajouté qu’un comité au ministère de l’Agriculture composé de représentants des directions et entreprises concernées a été formé (Bureau de la planification et des équilibres hydrauliques, Direction générale des barrages, SONEDE…). Sa mission est d’assurer le suivi permanent de la situation des barrages afin de prendre les décisions nécessaires à temps et partant éviter les éventuelles perturbations.