Le Sommet arabe de l’aviation, dans sa 6ème édition, organisé le 5 décembre 2016, en Jordanie, plus précisément au bord de la Mer morte, a réuni plusieurs acteurs du transport aérien et du tourisme. Mais nous avons été déçus par l’absence criarde des acteurs maghrébins, à l’exception des journalistes (tunisiens, libyens, algériens et marocains).

Pourtant, il s’agit de l’un des événements majeurs du transport et du tourisme dans la région MENA (Afrique du Nord et Moyen-Orient). Car, à sa création en 2011, l’objectif de ce sommet visait à établir un dialogue entre les acteurs publics et privés de ces deux secteurs, avec une forte implication les médias.

Les organisateurs de ce Sommet ont choisi, cette année, «Unir les cultures, stimuler les économies» comme thème. De ce fait, le président de l’Organisation arabe du tourisme, Dr Binder Ben Fahd Al Faheed, soulignera en substance dans son intervention que le transport aérien et le tourisme dans le monde arabe doivent former un tandem pour générer plus d’emplois et procurer, par ricochet les moyens à même de lutte contre le chômage.

Côté chiffres, Ben Fahd Al Faheed a avancé que plus de 100 millions de personnes travaillent dans ces deux secteurs, alors que plus de 270 millions de personnes profitent des emplois indirects générés par le transport aérien et le tourisme, ce qui constitue un emploi sur onze à l’échelle mondiale.

A l’échelle du monde arabe, le tourisme emploierait quelque dix millions de personnes, soit 12% de l’ensemble des emplois dans la région. Mais la volonté d’aller plus loin existe, car les intentions d’investissement touristique pourraient atteindre les 330 milliards de dollars dans le monde arabe à l’horizon 2020.

Lina Annab : «Il existe de liens étroits entre transport et tourisme…»

Lina Annab, ministre jordanienne du Tourisme et des Antiquités, ne pouvait pas rater cette occasion. Elle estime qu’il est impensable de dissocier transport et tourisme, en ce sens que ces deux secteurs génèrent des millions d’emplois, et de ce fait luttent tant bien que mal contre la pauvreté et relancent les économies des pays arabes.

Mme Annab soulignera dans cet ordre d’idées que tous les 100 dollars investis dans le transport créent automatiquement plusieurs emplois et génèrent de la croissance en matière de tourisme.

La tenue de ce Sommet en Jordanie prouve encore une fois l’engagement du pays à soutenir le transport aérien. Elle a indiqué que la relation entre le transport et le tourisme est une relation de complémentarité, relation ayant créé une synergie économique au niveau de tous les autres secteurs.

Pour la ministre, sans le transport il n’y aura point de tourisme, plaidant ainsi une intégration du transport au tourisme, un renforcement des connexions aériennes, sans oublier de convaincre les gouvernements de l’impératif à accorder davantage d’importance à l’infrastructure et à la construction des aéroports.

Ce n’est pas tout. Mme Annab estime également nécessaire de faciliter les déplacements par l’octroi des visas, alléger les taxes et impôts, libéraliser le transport et le tourisme, veiller au respect des droits des visiteurs, renforcer le dialogue entre les cultures et les religions.

Il faut aussi assurer la transition numérique pour éviter la perte de beaucoup de clients qui réservent à travers Internet.

Pour finir la ministre a mis en avant les atouts touristiques de la Jordanie, plus précisément ceux de la zone touristique de la Mer morte, située au carrefour des plus importants sites.

A la suite de Mme Annab, le maire d’Amman évoquera l’histoire du tourisme en Jordanie: «Terre de prophètes, tradition d’émigration de tribus arabes, de passage de caravane, de commerce (épices, soie…), de guerres saintes, un substrat civilisationnel et culturel important. Ces caractéristiques font de la Jordanie une destination à part. La Mer morte est une composante unique du tourisme jordanien, et c’est le plus grand site touristique naturel au monde, combinant Spa et convalescence».

De notre envoyé spécial à Amman, Tallal BAHOURY

A propos de la Mer morte
Elle est située à 420 m au-dessous du niveau de la mer. Les Jordaniens sont en train d’y créer une vaste zone touristique avec déjà deux grandes enseignes internationales, à savoir Movinpick et Marriott.

C’est une fierté pour tous les Jordaniens, notamment les décideurs politiques (voir les propos du maire d’Amman). Ici, on mange, on respire, on ne parle que de cette Mer morte.