Tunisie : L’UTICA veut mieux faire entendre sa voix

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Peu présente et audible depuis quelques années, la centrale patronale entend être beaucoup plus présente à l’avenir dans le débat public. Parole de Wided Bouchamaoui.

Absente de la scène publique? Inaudible? En tout cas, lors d’un petit déjeuner débat, organisé jeudi 22 septembre 2016, avec une quarantaine de rédacteurs en chef et directeurs d’organes de presse, le premier du genre depuis près de quatre ans, Wided Bouchamaoui, qui demandait «des remarques et des propositions», a eu droit à de nombreux reproches concernant les insuffisances de la politique de communication de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (UTICA). Et à plusieurs reprises la comparaison avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), hyper présente dans les médias, s’est invitée dans le débat.

«Il est plus difficile d’obtenir un rendez-vous avec la présidente et les autres responsables de l’UTICA qu’avec le chef du gouvernement», a reproché un intervenant. «Vous adoptez souvent un profil bas comme si vous aviez quelque chose à vous reprocher», a osé un autre.

En réponse, Mme Bouchamaoui, tout en admettant que «la première rencontre et seule rencontre de ce genre remonte à près de quatre ans, puisqu’elle a eu lieu 100 jours après mon élection à la présidence de l’UTICA (en janvier 2013)», rappelle que «l’UTICA ne se limite pas à sa présidente. Je ne tiens pas à apparaître, sauf quand j’ai quelque chose à dire sur un sujet donné. En outre, nous avons les membres du bureau exécutif».

Soulignant qu’elle ne voulait pas «monopoliser» la prise de parole au nom de la centrale patronale, Mme Bouchamaoui a révélé qu’«on avait pensé à créer un poste de porte-parole, mais les dossiers étaient nombreux il est impossible à une seule personne de tous les maîtriser».

Finalement, pour régler ce problème de manque de visibilité, l’UTICA a décidé, outre la poursuite à l’avenir de ce genre de rencontres avec les représentants des médias, à engager une agence de communication, a annoncé Wided Bouchamaoui.

Selon nos informations, cette agence va initier cadres et responsables des structures de l’organisation aux techniques de la communication et de la prise de parole en public. Mais, avertit la présidente de l’UTICA, même formé dans ce domaine, les représentants patronaux ne seront jamais aussi dans les médias que ceux de l’UGTT. «Les responsables de l’UTICA sont des volontaires qui, de surcroît, ont leurs sociétés à diriger. Ceux de l’UGTT sont des salariés totalement dédiés» à leur mission.

Mais en attendant que d’autres voix puissent et soient aptes à parler au nom de l’UTICA, sa présidente a, pendant près de deux heures, répondu à toutes les interrogations sur toutes les questions sociales et économiques de l’heure, y compris les plus embarrassantes. A la fois, montrer que si elle ne crie pas sur tous les toits, la centrale patronale demeure très présente dans les coulisses dans différents dossiers, comme l’élaboration du nouveau code d’investissement, de la loi d’urgence économique, de la préparation de la conférence internationale sur l’investissement prévu les 28 et 29 novembre 2016, etc.