Fram placé en redressement judiciaire jusqu’au 30 avril

fram-voyages-afp.jpg

Le tribunal de commerce de Toulouse a placé ce vendredi le voyagiste Fram en redressement judiciaire pour une période de six mois, soit jusqu’au 30 avril 2016. Le tribunal n’a pu que constater la cessation de paiement des quatre entreprises du groupe (Voyage Fram, Fram Agence, Plein Vent Voyages et Fram nature), selon un délibéré lu devant la presse à l’issue d’une audience d’une heure et demie. Le tribunal a également nommé un administrateur judiciaire, Christian Caviglioli, qui a estimé que le montant du passif de Fram se situait «autour de 14 millions d’euros».

La veille, Fram avait déposé son bilan. En graves difficultés financières, le voyagiste toulousain n’a pas su convaincre le chinois HNA de le reprendre pour 7 millions d’euros. Ce dépôt de bilan doit faciliter la reprise de Fram, qui emploie plus de 650 personnes, par le groupe français Karavel-Promovacances. Dans un comuniqué, le fonds LBO France qui détient Karavel a indiqué que l’offre de reprise du voyagiste Fram, déposée par le groupe Karavel-Promovacances, prévoit de reprendre 77% de ses effectifs soit l’équivalent de 356 CDI et 137 contrats non permanents soit 493 salariés. Le dossier, suivi de près à Bercy, semble ficelé: Karavel-Promovacances, seul candidat, déposera une offre de reprise à la barre du tribunal, dans le cadre d’une «cession express».

Cette procédure, à laquelle travaillent ensemble la direction de Fram, le management de Karavel-Promovacances et son actionnaire, le fonds LBO France, devrait permettre d’éviter les déboires pour les clients de Fram, en pleines vacances scolaires. Les équipes ont planché tout le week-end afin d’aboutir à une solution qui facilite une reprise rapide de l’entreprise en perdition et sauve les intérêts de la profession. L’objectif est d’assurer la pérennité de Fram, dont les ventes sont en perte de vitesse. Il restait lundi soir à finaliser les détails pour s’assurer qu’il n’y ait pas de problèmes pour les vacanciers et éviter toute panique de la part des fournisseurs.

Les vacances des clients du voyagiste sont «assurées» dans tous les cas et ils «n’auront pas à repayer» leur hôtel ou leur billet de retour, a affirmé mardi le Syndicat des agences de voyages (Snav). «L’annonce d’un probable dépôt de bilan de Fram inquiète légitimement les clients actuellement en vacances avec ce tour-opérateur tout comme ceux qui ont réservé leur prochain voyage», indique dans un communiqué l’organisation, dont Fram est membre.

Les vacances des clients du voyagiste sont «assurées»

Le Snav rappelle que «la profession d’agent de voyages est réglementée, avec l’exigence d’une garantie financière destinée à protéger les clients qui ont réservé leurs vacances par l’intermédiaire d’une agence de voyages régulièrement immatriculée». «Les clients de Fram sont donc protégés, leurs vacances seront assurées, ils n’auront pas à repayer leurs hôtels ou leurs billets de retour. S’ils devaient exceptionnellement engager des frais en raison de la défaillance de Fram, ceux-ci seraient pris en charge par l’APST, organisme professionnel qui assure la garantie financière de Fram», ajoute le communiqué. L’APST, l’Association professionnelle de solidarité du tourisme, est le garant financier du secteur du tourisme et gère un fonds de garantie collective, abondé par les cotisations annuelles de ses membres.

La mésentente entre les deux actionnaires majoritaires de Fram, Marie-Christine Chaubet et Georges Colson (près de 80 % du capital à eux deux), pèse depuis des années sur l’orientation stratégique du groupe. Jusqu’au bout, leur différend a perduré. Ces dernières semaines, Georges Colson a tout fait pour trouver une alternative au projet de reprise de Karavel-Promovacances, avec Selectour Afat et le chinois HNA, dont l’offre mystérieuse a fini par disparaître. De son côté, Marie-Christine Chaubet a toujours soutenu Karavel-Promovacances, faute d’avoir rencontré cet allié chinois.

Il y a aura fatalement de la casse sociale. «Nous sommes très inquiets. Notre préoccupation, ce sont les salariés. Ils ont pour la plupart dix à vingt ans de maison. C’est terrible!», déclarait lundi l’élue CFDTThouraya Ferchichi.

AFP