Amazon défend (encore) ses conditions de travail

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L’un des responsables de l’entreprise a cherché à discréditer une journaliste du New York Times, qui a publié au mois d’août une enquête au vitriol sur le géant américain.

C’est devenu une habitude. Une enquête publiée en août par le New York Times a poussé Amazon à répondre aux critiques sur les conditions de travail que l’entreprise impose à ses employés. Dans un billet publié sur Medium, le vice-président du département Global Corportate Affairs chez Amazon, Jay Carney, accuse notamment les journalistes du quotidien américain d’avoir passé sous silence certains éléments. L’homme évoque le cas de Bo Olson, un employé qui explique dans l’article avoir régulièrement vu ses collègues pleurer sous la pression jugée trop forte de la direction. Mais Jay Carney précise que Bo Olson a depuis été forcé à démissionner de son poste pour avoir tenté d’escroquer des commerçants et de masquer ses activités en falsifiant de nombreuses archives commerciales d’Amazon.

Le responsable dénonce également le fait que les journalistes en charge de l’enquête n’ont pas cherché à rencontrer la direction du groupe pour les confronter aux témoignages recueillis. Jay Carney critique l’enquête du jour, estimant que «les faits doivent être vérifiés et les sources devraient être vérifiées et sélectionnées». L’homme publie également des mails échangés avec la journaliste Jodi Kantor, qui lui avait demandé un entretien qui n’a finalement jamais eu lieu, pour prouver le «manque de sérieux» de son travail. «Le New York Times a obtenu de l’attention pour son reportage, mais dans leur processus de travail, il a desservi ses lecteurs», conclut-il. Toujours sur Medium, le rédacteur en chef du New York Times, Dean Baquet, a défendu le travail de ses journalistes avant de répondre point par point aux critiques de Jay Carney.

Un programme pour sonder les employés

Les reproches du New York Times sont loin d’être isolés, d’autres médias s’étant déjà saisi de la question des conditions de travail chez Amazon. Le 22 mai dernier, après consulation de deux rapports de la médecine du travail sur les sites de Saran (Loiret) et Sevrey (Saône-et-Loire), Le Figaro en avait révélé les résultats accablants pour l’entreprise ainsi qu’une affaire de fraude sur les statistiques liées aux accidents du travail. Il y a quelques semaines, Amazon avait déjà réagi pour défendre son image. L’entreprise avait alors révélé la mise en place d’un programme permettant à n’importe quel salarié du groupe de donner son avis sur ses conditions de travail. Ce dispositif interne, baptisé Amazon Connections, devait permettre à Jeff Bezos, PDG d’Amazon, de comprendre pourquoi sa société était autant attaquée.

Aujourd’hui, Amazon compte 90.000 salariés à temps plein dans quelque 50 centres de traitement et 20 centres de tri pour les livraisons aux États-Unis. Le géant américain a annoncé ce mardi vouloir procéder à l’emploi de 100.000 saisonniers pour faire face aux demandes de la période de Noël. Des embauches ponctuelles auxquelles l’entreprise procède tous les ans… sans que cela ne parvienne à faire taire les sceptiques.

AFP