Statu quo de Standard and Poor’s sur la notation de la France

e01c1886dd036c56eb237649c05da141aa40c5df.jpg
à New York, en septembre 2012 (Photo : Emmanuel Dunand)

[26/06/2015 18:22:07] Paris (AFP) L’agence de notation américaine Standard and Poor’s a opté pour le statu quo vendredi, en maintenant la note “AA” attribuée à la dette à long terme de la France, ainsi que la perspective négative qui lui est associée.

“Selon nous, la solidité des institutions et de l’économie françaises continue de soutenir la qualité de crédit de l’État”, explique l’agence.

“Nous pensons que le gouvernement maintiendra probablement le cap de ses réformes économiques graduelles et significatives, ainsi que sa trajectoire budgétaire”, dit-elle.

Toutefois, la perspective associée à cette note demeure “négative” car Standard and Poor’s estime “qu’il subsiste un risque d’exécution pour les réformes budgétaires et structurelles”.

Pour l’agence, “l’engagement des pouvoirs publics d’approfondir le processus de réforme risque de s’affaiblir à mesure que la modeste reprise économique cyclique se confirme et que les élections présidentielles approchent”.

Standard and Poor’s prévoit désormais que la croissance du Produit intérieur brut (PIB) de la France atteindra environ 1,3% en 2015 pour s’élever à 1,5% par an en moyenne de 2016 à 2018.

“Nous pensons que la reprise économique est avant tout soutenue par des facteurs exogènes favorables, tels que la reprise économique en zone euro, la baisse des prix du pétrole, ainsi que des taux d’intérêt et un taux de change effectif réel plus faibles”, indique l’agence.

“Malgré un taux de chômage très élevé, dépassant 10% en 2015 pour la troisième année consécutive, selon nos estimations”, Standard and Poor’s anticipe “un retour graduel de la confiance des consommateurs et une reprise de la demande privée”.

Celle-ci devrait en effet être “soutenue par l’amélioration du pouvoir d’achat résultant de la faiblesse de l’inflation et d’une moindre pression fiscale sur les revenus les plus faibles”, ce qui lui permettra de prendre “le relais de la demande publique comme moteur de la croissance économique”.

Standard and Poor’s serait susceptible d’abaisser la note de la France “si le déficit budgétaire ne diminuait pas comme prévu”, si “les charges d’intérêt” de la dette française “s’élevaient durablement au?dessus de 5% des recettes publiques” ou encore “si les pouvoirs publics ne parvenaient pas à faire adopter et à mettre en oeuvre un programme de réformes visant une hausse soutenue de la croissance économique et l’emploi à moyen terme”.