L’électricité nucléaire d’EDF délaissée par ses concurrents

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à La Défense, le 26 février 2014 (Photo : Eric Piermont)

[08/06/2015 16:59:09] Paris (AFP) Les volumes souscrits par les fournisseurs alternatifs d’électricité en France pour acheter de l’électricité nucléaire à prix régulé auprès d’EDF ont de nouveau fortement chuté en début d’année, ces acteurs préférant se fournir sur les marchés de gros, selon un communiqué publié lundi par le régulateur du secteur.

Les commandes au tarif dit “Arenh” souscrites pour le second semestre 2015 n’ont atteint que 4 térawattheures (TWh), soit trois trois fois moins que les 12,4 TWh du premier semestre 2015, un volume qui avait déjà chuté par rapport aux 34,5 TWh du second semestre 2014, a détaillé la Commission de régulation de l’énergie (CRE) dans un communiqué.

Entré en vigueur le 1er juillet 2011, l’Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) oblige EDF à revendre à ses concurrents jusqu’à 100 TWh de son électricité nucléaire produite en France, soit environ le quart de la production annuelle, à un prix régulé par l’Etat. Ce prix, fixé initialement à 40 euros le mégawattheure (MWh), est passé à 42 euros le 1er janvier 2012.

Depuis sa création et jusqu’au second semestre de l’an dernier, les volumes souscrits avaient toujours été compris entre 30,2 TWh et 36,8 TWh.

Mais, depuis plusieurs mois, le prix de l’électricité sur les marchés de gros est nettement plus intéressant: le prix à échéance 2016 “a continué de baisser pour atteindre 37,55 euros par MWh au cours du 1er trimestre 2015, avant de se stabiliser autour de 39 euros par MWh”, observe la CRE.

Dans ce contexte, “les volumes échangés sur les marchés à terme ont poursuivi leur hausse dans un contexte d’arbitrage entre les prix de marché et l’Arenh”, ajoute le régulateur.

Les prix de l’électricité sur le marché au comptant (“spot”) ont en revanche “évolué à des niveaux élevés au cours du 1er trimestre 2015, (…) s’établissant en moyenne à 44,9 euros par MWh, en raison d’une hausse de la consommation” due aux “conditions climatiques”, précise-t-il.