L’économie française “ne va pas assez bien”, dit le gouverneur de la Banque de France

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à Paris le 24 mars 2015 (Photo : Eric Piermont)

[05/05/2015 09:25:33] Paris (AFP) Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a jugé mardi que “l’économie française n’allait pas assez bien” pour créer des emplois, critiquant le haut niveau de la dépense publique et les rigidités du marché du travail.

“Fondamentalement l’économie française ne va pas assez bien” et reste “impuissante à créer des emplois nécessaires à ses jeunes”, ce malgré “l’environnement monétaire et financier le plus favorable (…) depuis plusieurs décennies”, a dit dans un discours M. Noyer, qui présentait pour la dernière fois le rapport annuel de la Banque de France.

L’économie française montre quelques signes de frémissement depuis le début de l’année, mais la plupart des économistes jugent la reprise trop timide pour faire reculer le chômage.

Le gouverneur a ensuite repris son argumentaire habituel sur les mesures que le gouvernement devrait mettre en oeuvre.

Il appelle ainsi à un “redressement des finances publiques et à un réexamen de l’action publique”. Selon lui la France reste, en raison de son haut niveau de dépenses, trop vulnérable face à une éventuelle remontée des taux d’intérêt, aujourd’hui historiquement bas dans toute la zone euro.

Pour M. Noyer, “une hausse permanente des taux de 1 point sur l’ensemble des maturités de la dette en 2015”, c’est-à-dire sur toutes les durées d’emprunt, “coûterait 40 milliards d’euros aux finances publiques”.

Le gouverneur a ensuite réclamé des mesures d’amélioration de la compétitivité et de baisse du coût du travail, passant par une “remise à plat” des règles de revalorisation du salaire minimum, le SMIC.

Enfin M. Noyer a souhaité une “simplification radicale” des règles qui selon lui “entravent la croissance”, en matière de droit du travail, de sécurité sociale, ou de fiscalité.

Il a aussi, une nouvelle fois, déploré la “rigidité des taux de l’épargne réglementée”, qui selon lui empêchent la très généreuse politique monétaire de la Banque centrale européenne de “se (diffuser) à l’ensemble de l’économie”.

M. Noyer ne perd jamais une occasion de critiquer le taux du livret A, placement cher aux Français. Le gouvernement le maintient en effet à 1%, niveau déjà historiquement bas, alors que la Banque de France voudrait le ramener à 0,75%, un taux davantage en harmonie avec les conditions actuelles sur les marchés financiers.

Le mandat de Christian Noyer à la tête de la Banque de France s’achève en octobre, et l’incertitude persiste jusqu’ici sur sa succession.