La filière agroalimentaire réclame des actes aux pouvoirs publics

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à Villepinte près de Paris, le 19 octobre 2014 (Photo : Martin Bureau)

[27/04/2015 10:40:42] Paris (AFP) La filière agroalimentaire réclame l’intervention des pouvoirs publics pour faire cesser la guerre des prix entre les enseignes de la grande distribution, qui lui impose une pression la mettant “en danger”, estime-t-elle.

“Après les paroles, place aux actes !”, réclame une tribune publiée dans la presse, signée par 30 organisations représentatives, dont l’Association des industries agroalimentaires (Ania) qui demande à être reçue par le premier ministre Manuel Valls.

“Les pouvoirs publics nous ont beaucoup écoutés. Nous leur demandons aujourd’hui de passer d’urgence à l’action”: en faisant “appliquer strictement la loi”, en “sanctionn(ant) les abus de manière dissuasive”, et en “renfor(çant) l?arsenal législatif afin de mieux prendre en compte l’évolution du contexte commercial”, selon le texte.

“La défiance entre nos entreprises et nos clients de la grande distribution est devenue contreproductive. L’équilibre du rapport de force s?est effondré à un point tel que l’avenir de la filière alimentaire française, englobant la production agricole et toute notre industrie, la première du pays, est en réel danger”, témoigne l’inter-profession.

Elle souhaite “que la grande distribution travaille avec (elle) pour établir ensemble de nouvelles règles sur la base d?un constat commun et partagé”.

“Le bilan des dernières négociations commerciales est édifiant : demandes de baisses de tarifs disproportionnées, demandes de compensation de marges rétroactives jusqu?à 2013, non prise en compte des évolutions des coûts, non-respect de la loi malgré les contrôles plus nombreux de la DGCCRF, et non-respect de nos salariés”, rappelle le texte.

“Nous ne pouvons pas l’accepter”, souligne l’interprofession qui estime que l’enjeu collectif “est de retrouver le sens d’une négociation responsable, garantissant à chacun, au producteur, à l’industriel, au distributeur et au consommateur, un juste prix, une juste rémunération, un juste avenir”.

“Au bout du compte, lorsque ce n’est pas l’emploi d’aujourd’hui qui est directement menacé, ce sont les emplois de demain qui ne verront pas le jour”, ajoute-t-elle.

Fin mars, le PDG de Nestlé France, Richard Girardot, avait dénoncé avec une rare franchise les tensions avec la grande distribution, évoquant des “marges écrasées” par les exigences des distributeurs et des méthodes de pression sur les commerciaux de l’industrie.