LafargeHolcim : Eric Olsen, futur directeur général

b2ede7fb5a75593414e6689b9ecc50e10c61c3e3.jpg
ésence dans 62 pays ainsi que 1.570 sites de production (Photo : Fabrice Coffrini, Loic Venance)

[09/04/2015 11:14:35] Genève (AFP) Eric Olsen, 51 ans, sera le directeur général du futur ensemble LafargeHolcim, un colosse mondial du béton dont il compte faire un “champion global”.

Le Franco-Américain, actuellement vice-président exécutif du français Lafarge, est “la personne parfaite pour diriger la compagnie dans le futur”, a souligné jeudi le président du suisse Holcim, Wolfgang Reitzle, lors d’une conférence de presse à Zurich.

Proposé par le PDG de Lafarge, Bruno Lafont, sa nomination a été approuvée mercredi par les conseils d’administration des deux groupes.

Annoncée il y a un an, la fusion entre les deux groupes doit donner naissance à un géant du béton pesant 32 milliards d’euros de chiffre d’affaires et comptant près de 130.000 salariés.

Eric Olsen est actuellement chargé des opérations de Lafarge dans de nombreux pays, tels que la France, les Etats-Unis, le Brésil et l’Egypte. Les deux compagnies sont respectivement “des champions locaux” dans des dizaines de pays, l’objectif est de faire de HolcimLafarge “un champion global”, a-t-il dit aux journalistes.

Il a rejoint le groupe Lafarge en 1999 et est membre du comité exécutif depuis 2007.

“Bruno et moi-même allons soutenir Eric Olsen dans la mise en place d’une nouvelle culture conjointe qui sera le moteur de notre position de leader”, a déclaré Wolfgang Reitzle président du conseil d’administration de Holcim et futur coprésident de LafargeHolcim avec Bruno Lafont.

56ae5dc7433fb6a76289db3341d2bd524b41e89c.jpg
ésente les résultats du groupe le 18 février 2015 à Paris (Photo : ERIC PIERMONT)

“J’ai toute confiance en sa capacité de dégager les synergies annoncées et d’assurer le développement et le succès de LafargeHolcim”, a pour sa part estimé M. Lafont.

Le poste de directeur général devait initialement lui revenir mais le conseil d’administration d’Holcim a créé la surprise il y a un mois en s’opposant à sa nomination.

Après renégociation de l’accord de fusion, le dirigeant français a obtenu le poste de coprésident du futur groupe et le droit de proposer un candidat à la direction générale.

Cet accord, censé sauver le projet de fusion, revoyait également les conditions des échanges de titres, désormais fixées à 9 actions Holcim contre 10 actions Lafarge au lieu d’une parfaite parité.

Ces aménagements n’ont toutefois pas convaincu tous les actionnaires. Le deuxième actionnaire d’Holcim, la société russe Eurocement qui possède 10,8% du capital du groupe, prévoit de voter contre le mariage lors de l’assemblée générale extraordinaire du 8 mai. La majorité des deux tiers est requise pour que le projet aboutisse.

D’autres actionnaires d’Holcim ont exprimé leur opposition en lançant mardi un site internet baptisé “Pro Holcim” pour inviter les actionnaires à voter contre le rapprochement.

Ces oppositions font dire à la banque privée suisse Vontobel dans sa note d’analyse publiée jeudi que la perspective d’une acceptation de la fusion n’est plus que de 50% contre 75% auparavant.

La banque continue cependant à y croire mais diminue la valeur estimée de la future action du groupe de 86 CHF à 82 CHF.

Le nouveau siège de l’ensemble sera à Zurich et Eric Olsen a prévu de “vivre à Zurich”, assurant “adorer skier”. Il a débuté sa carrière dans le domaine des fusions-acquisition chez Deloitte & Touche, Paribas et a été associé aau sein du cabinet de conseil Trinity Associates pendant six ans.

Les marchés ont bien accueilli cette annonce de nomination, l’action Holcim grimpant vers 09H45 GMT de 2,60% à 74,90 francs suisses alors que la Bourse de Zurich progressait de 1,18%. A Paris, Lafarge gagnait à la même heure 3,46% à 62,41 euros dans un CAC 40 en hausse de 0,80%.