Abattoirs : colère des AIM contre les éleveurs de porcs

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és des Abattoirs industriels de la Manche (AIM) manifestent le 24 février 2014 devant le siège de leur principal actionnaire, les éleveurs de porcs de Cap 50 à Saint-Ebremond-de-Bonfossé, en Normandie (Photo : Charly Triballeau)

[24/02/2015 13:42:58] Saint-Ebremond-de-bonfossé (France) (AFP) De 150 à 200 salariés des abattoirs normands en grande difficulté AIM ont manifesté mardi leur colère devant le siège de leurs actionnaires, les éleveurs de porcs de Cap 50, ont constaté des journalistes de l’AFP.

“Cap 50 nous a saigné”, “AIM = Gens bons enfumés”, “Cap 50 désosseurs d’entreprises”, “AIM: salariés en colère”, pouvait-on lire sur des banderoles accrochées aux grilles du siège de cette coopérative qui est le principal actionnaire et le principal fournisseur de l’entreprise, à Saint-Ebremond-de-Bonfossé (Manche), près de Saint-Lô.

Venus à bord de trois cars, les salariés de Sainte-Cécile, siège et abattoir principal d’AIM, à une demi-heure de Saint-Lô, ont allumé des fumigènes et lancé des ?ufs sur le bâtiment. Ils ont aussi planté des croix blanches devant, peint le slogan “voleurs” en lettre rouge sur les fenêtres et déversé de la sciure à cochons.

L’abattoir de Sainte-Cécile, qui emploie environ 400 personnes, est menacé de fermeture totale après le retrait, lundi, d’une offre annoncée jeudi dernier sur ce site qui aurait repris 118 personnes.

“Le problème c’est que nos principaux actionnaires sont aussi nos fournisseurs de porcs. Il faut que Cap 50 baisse le prix auquel ils vendent le porc à AIM” pour ne plus “faire fuir” les repreneurs, a déclaré Aurélie Balleroy déléguée CGT de l’abattoir de Sainte-Cécile.

“Nous avons informé le procureur de faits pouvant relever d’abus de biens sociaux (par Cap 50)”, a en outre indiqué l’avocate des salariés Elise Brand à l’AFP.

Cap 50 est notamment accusée d’avoir fait perdre 22 millions d’euros en quatre ans à AIM en obligeant l’entreprise à vendre sa viande moins chère qu’elle ne l’achetait à la coopérative.

Interrogé par l’AFP, le procureur de la République de Coutances Renaud Gaudeul a confirmé avoir reçu un “courrier” d’un représentant des salariés d’AIM faisant état de telles accusations. Le parquet n’a pas encore décidé quelle suite il donnerait à ce “courrier”.

Les salariés accusent aussi les éleveurs d’avoir empoché des subventions publiques au détriment d’AIM.

Le directeur de Cap 50, Olivier Remigereau, apparemment quasi seul dans le bâtiment, a reçu des syndicalistes mais il n’a pas souhaité répondre à l’AFP.

AIM emploie près de 600 personnes au total. Son principal autre abattoir emploie 179 personnes à Antrain (Ille-et-Vilaine). Cet autre site fait l’objet de deux offres, l’une reprenant 107 salariés, l’autre 71.

Le tribunal de commerce de Coutances doit examiner ces offres le 6 mars.

Cap 50 a racheté AIM en 2003 aux fondateurs de l’entreprise qui partaient en retraite.