Tunisie – Développement régional : La primauté à la sécurité

Par : TAP

La réussite d’un plan de développement régional nécessite, en premier, le rétablissement de l’ordre, de la sécurité et le respect de la loi, a indiqué, à l’agence TAP, l’universitaire et l’expert économique, Moez Laabidi.

entrep-tunisie-2013.jpg«Aucun investisseur national ou étranger ne sera attiré par ces régions dans un contexte où ses investissements (immobiliers, machines, camions…) sont menacés par des actes de vandalisme, ou encore si les routes sont constamment bloquées», a-t-il expliqué.

En attendant la composition du gouvernement Essid

Il est indispensable, aussi, d’après lui, de rétablir la confiance des citoyens et des opérateurs économiques dans l’Etat, pour faire accepter certaines réformes, dans un ordre de priorité bien déterminé.

Pour l’expert, la composition du futur gouvernement permettra d’envoyer soit des messages positifs de confiance si les ministres seront compétents, intègres et indépendants, soit des messages de méfiance et de doute, dans le cas contraire.

Pour une fiscalité favorable à l’investissement dans les régions

Mettant l’accent sur les mesures urgentes à mettre en place sur le court terme, M. Laabidi a évoqué la mise en place d’une fiscalité favorable à l’investissement dans les régions intérieures du pays, mais aussi efficace afin qu’elle puisse pénaliser les chasseurs de primes.

Il a suggéré, en outre, d’opter pour «une discrimination positive pour attirer les cadres et les compétences dans ces régions, à travers, notamment, l’attribution des primes financières».

Sur le moyen terme, il a recommandé de lancer certains projets d’infrastructure routière, tels que la construction des autoroutes et le renforcement du réseau ferroviaire «qui sera très bénéfique pour un pays comme la Tunisie, dans la mesure où il se présente comme un mode de transport non polluant, qui permet de réduire le coût de la facture énergétique et partant de soulager la balance commerciale et d’abaisser les subventions”.

Créer des pôles de compétitivité…

L’expert a appelé, aussi, au «lancement de pôles de compétitivité dans les grandes villes de l’intérieur en impliquant l’Etat, les entreprises et l’université. L’objectif est de booster l’innovation et les projets créateurs d’emplois».

Il est également, impératif «d’imposer la bonne gouvernance locale, dont le point de départ sera les élections municipales. Le contexte social et politique sera déterminant pour démarrer la machine des réformes”.

Un gouvernement audacieux…

«Primo, il faut se doter d’un gouvernement audacieux, composé de ministres plus présents sur le terrain, dans les régions que sur les plateaux des chaînes de télévision, déterminés à assainir les finances publiques, pierre angulaire de tout projet de développement régional», a t-il affirmé.

Selon lui, un tel assainissement permettra d’offrir plus de marges budgétaires. Les sommes ainsi, dégagées seront mobilisées, pour financer des projets régionaux de première nécessité, surtout dans l’infrastructure, à même d’attirer l’investissement privé domestique et étranger.

… une opposition responsable…

Secundo, «la Tunisie a besoin d’une opposition responsable non contaminée par le virus du populisme. Devant l’intérêt national, les clivages politique doivent s’estomper».

… et un syndicalisme responsable

Il a, finalement, jugé que «les réformes nécessitent un syndicalisme qui prend en considération aussi bien le stock des chômeurs que la notion de productivité».

“C’est seulement dans ces conditions que nous pourrons espérer réussir les réformes et préparer le passage du pays, vers un nouveau modèle de développement plus équitable entre les régions”, a-t-il conclu.