Après une année noire, Pernod Ricard renoue timidement avec la croissance

cabf8a301176890f925b4e3fd769aed2631d30e0.jpg
ès une année noire en 2013-2014, le géant français des spiritueux Pernod Ricard a renoué avec la croissance au premier trimestre de son exercice décalé, même si ses ventes restent déprimées en Chine. (Photo : Philippe Huguen)

[23/10/2014 08:09:29] Paris (AFP) Après une année noire en 2013-2014, le géant français des spiritueux Pernod Ricard a renoué avec la croissance au premier trimestre de son exercice décalé, même si ses ventes restent déprimées en Chine.

De juillet à septembre, le chiffre d’affaires du numéro deux mondial des spiritueux a progressé de 1% (+2% en croissance interne), à 2,04 milliards d’euros.

Cela grâce à une “amélioration graduelle en Asie-reste du monde” où les ventes ont bondi de 5% (+4% en données comparables), a commenté auprès de l’AFP Gilles Bogaert, directeur financier du groupe.

La zone a en effet été tirée par des ventes très dynamiques en Inde (+21% de croissance organique), en Afrique/Moyen-Orient (+22%) et des ventes aux voyageurs (“travel retail”) en “croissance à deux chiffres” en Asie.

En Chine, le groupe jugule la baisse des ventes mais ne parvient pas à redresser la barre avec un chiffre d’affaires en repli de 9%, contre -23% sur l’exercice précédent.

“Le marché ne s’est pas encore stabilisé (…) l’effet mix-prix reste négatif, car on vend moins de qualité prestige et plus de premium”. Mais “au niveau des volumes, on enregistre une légère progression de +4% des ventes aux grossistes”, rapporte le directeur financier.

Depuis deux ans, les ventes de Pernod Ricard, comme celles de son concurrent français Rémy Cointreau, sont plombées par la lutte anti-corruption en Chine où les dirigeants sont priés de réduire leurs dépenses somptuaires et de ne plus s’afficher avec des bouteilles haut de gamme, comme des cognacs hors d’âge.

– Sortie de crise en Espagne ? –

Sur la zone Amérique, les ventes restent stables (+3% en données comparables) avec un marché “en baisse” aux États-Unis mais “un très bon démarrage au Brésil”.

En Europe, les ventes reculent de 2% (-1% en données comparables). Mais le groupe y dégage deux motifs de satisfaction avec “un premier trimestre satisfaisant” (+2%) en France et surtout un marché espagnol qui progresse (“de 1 à 2%”) pour la première fois depuis le début de la crise en 2008.

En France, “les discussions avec les partenaires sociaux” sur les contours du plan social annoncé fin août “sont terminées” et il s’agit maintenant de le mettre en ?uvre. Le groupe compte regrouper les sièges de Pernod et Ricard sur un seul site à Marseille, ce qui entraînera la suppression de 130 emplois à Créteil et la création de 60 postes à Marseille.

Enfin, sur l’Europe de l’Est, Gilles Bogaert estime que la “crise ukrainienne commence à peser très nettement sur l’économie russe et ça pèse sur la consommation de spiritueux en Russie et sur l’activité +travel retail+”.

Les ventes y restent néanmoins en croissance (+8% sur le 1T), mais loin de la progression à deux chiffres enregistrée il y a encore deux ans.

– Baisse de l’euro favorable –

Enfin, le groupe “applaudit des deux mains” la baisse de l’euro, qui facilite ses expéditions de bouteilles produites en Europe, comme le whisky Jameson, le cognac Martell ou ses champagnes, explique Gilles Bogaert. Il “anticipe donc un effet devise favorable sur le résultat opérationnel courant”.

Dans ce contexte, pour le reste de l’exercice, il table sur “une amélioration progressive des ventes” et se fixe en conséquence un objectif de croissance interne de 1 à 3% de son résultat opérationnel courant. En 2013/2014, cet indicateur avait progressé de 2% en données comparables.

A la Bourse de Paris, les investisseurs n’accueillaient pas favorablement cette publication puisqu’en début de séance, l’action Pernod Ricard perdait 1,98% à 88,18 euros, dans un marché en baisse de 0,35%.