Paris aimerait que Berlin investisse 50 milliards d’euros en trois ans

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à Paris,le 17 octobre 2014 (Photo : Philippe Wojazer)

[19/10/2014 17:25:24] Berlin (AFP) Les ministres français de l’Economie et des Finances, attendus lundi à Berlin, aimeraient voir l’Allemagne investir 50 milliards d’euros d’ici 2018, comme pendant aux 50 milliards que Paris doit économiser sur cette période, ont-ils dit à la presse allemande.

“Il est dans notre intérêt collectif que l’Allemagne investisse”, a déclaré Emmanuel Macron, le ministre de l’Economie, dans un entretien au Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) de lundi, dont le quotidien a diffusé dimanche certains extraits en allemand. “50 milliards d’euros d’économies chez nous, 50 milliards d’investissements chez eux, ce serait un bon équilibre”, a jugé le ministre dans cette interview, menée avec le ministre des Finances Michel Sapin.

La France s’est engagée à réduire de 50 milliards d’euros les dépenses publiques dans les trois ans à venir, pour revenir dans les clous du pacte de stabilité européen dont elle va enfreindre encore la limite de déficit public l’an prochain et en 2016.

Mais François Hollande pousse aussi à ce que les Européens, et surtout l’Allemagne, l’un des rares pays à pouvoir se le permettre, investissent pour stimuler la croissance.

Pour la première économie européenne, qui affiche depuis 2012 des comptes publics – tous niveaux confondus, Etat, Länder et communes – à l’équilibre, 50 milliards d’euros de dépenses supplémentaires “seraient compatibles avec une politique budgétaire sérieuse”, juge M. Macron.

MM. Macron et Sapin seront reçus lundi à Berlin par leurs homologues allemands Sigmar Gabriel et Wolfgang Schäuble pour parler des moyens de redynamiser la croissance européenne au point mort.

Mais ils risquent fort de faire chou blanc avec leur requête de 50 milliards d’euros de dépenses publiques allemandes. Pour Angela Merkel et son équipe, et surtout pour M. Schäuble, l’objectif premier est de ramener à zéro l’an prochain le déficit de l’Etat fédéral, pour la première fois depuis 1969. “C’est le seul moyen de générer la confiance”, essentielle dans le processus de guérison de la zone euro, a-t-il redit dans une interview dimanche. Il admet que l’Allemagne a besoin d’investissements, mais refuse de les financer “à crédit”.