Etats-Unis : la Fed doit continuer à réduire lentement son soutien à l’économie

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éserve fédérale américaine Janet L. Yellen le 19 mars 2014 à Washington (Photo : Brendan Smialowski)

[18/06/2014 05:05:33] Washington (AFP) La banque centrale des Etats-Unis (Fed) doit sans surprise mercredi continuer à réduire lentement son soutien monétaire à l’économie mais les marchés sont à l’affût d’indications sur l’évolution des taux à l’avenir et la fermeté de la reprise économique.

A l’issue de deux jours de réunion, le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) publie à 18H00 GMT un communiqué fixant son cap et surtout dévoile ses nouvelles prévisions économiques trimestrielles.

Il est attendu que la Fed poursuive sur sa lancée qui la conduira à clore à la fin de l’année son troisième programme d’expansion monétaire. Elle devrait ainsi annoncer une nouvelle réduction de 10 milliards de dollars sur ses achats d’actifs mensuels destinés à soutenir la reprise, pour les porter à 35 milliards de dollars. Les taux, maintenus autour de zéro depuis la crise financière fin 2008, devraient rester à ce niveau.

Mais la présidente de la Fed Janet Yellen sera interrogée, lors de sa deuxième conférence de presse depuis sa prise en fonction en février, sur le fait de savoir quand interviendra une première hausse des taux.

Lors de sa première prise de parole après une réunion du FOMC en mars, elle avait admis qu’une hausse des taux était envisageable après une “période de temps considérable” de six mois après la fin du programme d’achats d’actifs, c’est-à-dire mi-2015.

Depuis, l’économie, sortie de la torpeur d’un hiver particulièrement rigoureux, a donné des signes mitigés. Le taux de chômage est tombé plus rapidement que ne le prévoyait la Fed à 6,3%, mais les chômeurs de longue durée sont à un niveau historique et les emplois à temps partiel très nombreux.

L’inflation commence à remonter vers la cible de la Fed, comme en témoigne l’indice des prix à la consommation publié mardi qui montre en mai une hausse de 0,4% sur un mois et de 2,1% sur un an.

La Fed vise un objectif d’inflation de 2% à moyen terme, mesurée selon un autre indice (PCE) qui a atteint 1,6% sur un an en avril. Le chiffre de mai est attendu la semaine prochaine.

“Ces données vont clairement décourager les représentants de la Fed de donner à leur message d’orientation monétaire une allure encore plus +colombe+”, assurait Jim O’Sullivan de High Frequency Economics, faisant référence à une politique monétaire expansionniste privilégiant la lutte contre le chômage au détriment de l’inflation.

– Croissance révisée par le FMI –

Ce n’est pas l’avis du Fonds Monétaire International (FMI) qui trouve qu’une politique monétaire très accommodante est encore de mise pour un certain temps. Lundi, le FMI a abaissé sa prévision de croissance pour les Etats-Unis à 2% pour 2014, en raison d’un très médiocre premier trimestre. L’institution estime que “les taux peuvent se permettre de rester proches de zéro au-delà de la date de la mi-2015 actuellement envisagée par les marchés”.

Une des clés de l’attitude à venir de la Fed sera trouvée dans les projections économiques qu’elle publie mercredi. En résumé, selon Joseph LaVorgna, de Deutsche Bank, “le PIB 2014 sera révisé en baisse mais aussi le taux de chômage”.

La Fed prévoyait jusqu’ici une croissance entre 2,8% et 3% pour l’année en cours. Mais la contraction économique au premier trimestre (-1%) –qui pourrait s’avérer plus profonde lors de la troisième estimation gouvernementale– semble avoir détruit ces perspectives sur l’année.

Les observateurs auront aussi les yeux rivés sur la publication par la Fed de ses traditionnels graphiques où chaque membre du FOMC évalue, au moyen d’un point sur une abscisse et une ordonnée, où se situeront les taux d’intérêt dans les deux années à venir.

Le FOMC compte trois nouveaux membres depuis sa dernière réunion. Stanley Fischer, ancien gouverneur de la banque d’Israël et ex-numéro deux du FMI, a été nommé vice-président de la Fed. Il est rejoint par Loretta Mester, la nouvelle présidente de la Fed de Cleveland, membre votant cette année, et par Lael Brainard, l’ancienne sous-secrétaire au Trésor.