Fiscalité : Lourdeur de l’imposition du travail, principal handicap de la compétitivité de l’entreprise tunisienne

Par : TAP

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La lourdeur de l’imposition de travail constitue une entrave à la compétitivité de l’entreprise tunisienne et une tentation de fraude fiscale et sociale qui peut nuire au trésor et à l’exigence de modernisation du système fiscal. C’est ce qui ressort des interventions au à la 2ème édition du Forum de Fiscalité, organisé jeudi 29 mai par la section de Sfax de l’IACE (Institut arabe des chefs d’entreprise) sous le thème «l’imposition du travail».

Pour y remédier, les experts (économistes, fiscalistes, experts-comptables, universitaires, chefs d’entreprise et responsables de structures administratives) préconisent le recours à l’instauration de la TVA sociale.

En Tunisie, le coin fiscal (les prélèvements sur les salaires, l’impôt sur le revenu et les cotisations sociales retenues à la source forment un «coin fiscal du salaire») est de 34%, ce qui est considéré très excessif, a indiqué l’expert-comptable Fayçal Derbal, appelant à recourir à la TVA sociale.

Une solution que recommande également Bernard Plagnet, universitaire français, estime que cette option a été adoptée par les pays de l’OCDE en tant que mesure de financement de la protection sociale. Il a énuméré une série d’autres mesures dont la recherche de recettes se substituant aux charges pesant sur le travail et la répartition de la charge fiscale sur le travail et le capital.

Abordant la question du marché de l’emploi en Tunisie. Ahmed Bouzguenda, président de l’IACE, a souligné que la politique sociale et la rémunération du travail ne doivent pas reposer sur le concept de l’emploi mais plutôt sur les notions de productivité, de flexibilité de travail et de capital humain qui est la clé de voûte de la croissance des entreprises.

Présentant les résultats d’une étude sur «Les données économiques du marché du travail en Tunisie», l’universitaire Salma Zouari a souligné que «la montée fulgurante du chômage des diplômés de l’enseignement supérieur est accompagnée par une formation des demandeurs d’emploi qui laisse beaucoup à désirer».

Elle plaide pour une valorisation des secteurs à forte valeur ajoutée, seuls à même d’atténuer le problème du chômage devenu structurel et de plus en plus accablant à cause de l’inadéquation entre l’offre du marché de l’emploi et les demandes additionnelles.

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Dans une conférence intitulée «L’incitation à l’emploi», Nouri Mzid, universitaire et chercheur en droit du travail, souligne la nécessité d’une refonte du système de l’emploi en Tunisie via une révision de la formation qui devrait être plus en symbiose avec les besoins de l’entreprise.

Les interventions inscrites au programme du forum se sont articulées autour de deux grands thèmes en l’occurrence «le marché de l’emploi en Tunisie et la réalité économique actuelle» et «le coût du travail et du coin fiscal du salaire en Tunisie» en plus d’un panel axé sur les réformes de l’imposition du travail afin que les entreprises tunisiennes soient plus compétitives.