Emirats : Bricq a bon espoir pour Total

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écembre 2013 (Photo : Charly Triballeau)

[20/01/2014 14:02:45] Abou Dhabi (AFP) La ministre française du Commerce extérieur, Nicole Bricq, a qualifié lundi de “bonnes” les chances du groupe pétrolier français Total de garder sa part de 9,5% dans la concession pétrolière que l’émirat d’Abou Dhabi s’apprête à renouveler.

“Les chances de Total sont bonnes. Total est là depuis 70 ans. C’est un partenaire fidèle qui a énormément investi, qui est apprécié”, a dit Nicole Bricq en réponse à une question de l’AFP en marge du sommet mondial sur les énergies de l’avenir à Abou Dhabi.

“J’ai bon espoir. Il faut qu’il soit traité comme un grand partenaire et je pense qu’il le mérite”, a-t-elle ajouté.

Dans la concession qui datait de 1939 et qui a expiré le 10 janvier, Total et quatre autres majors pétroliers (Shell, BP, ExxonMobil et Partex) détenaient 40% et la compagnie pétrolière nationale ADNOC 60%.

Des groupes pétroliers d’Asie seraient en lice pour la conclusion d’un accord sur une nouvelle concession, qui pourrait être de 40 ans.

“Il y a une concurrence. C’est l’enjeu de la garder au minimum”, a dit la ministre française au sujet de la part de Total dans la nouvelle concession.

La production de ces champs pétroliers est estimée à plus de la moitié de la production de brut des Emirats, membre de l’Opep qui pompe quelque 2,9 millions de barils par jour.

Les Emirats sont un des derniers pays producteurs de pétrole à avoir de tels accords avec des majors pétroliers, contrairement par exemple aux autres monarchies pétrolières du Golfe, comme l’Arabie saoudite et le Koweït.

Plus de 90% des réserves pétrolières des Emirats, estimées à quelque 100 milliards de barils, se concentrent dans l’émirat d’Abou Dhabi, la capitale et le membre le plus riche de la fédération.

Nicole Bricq a souligné la volonté de la France de doubler le volume de ses échanges avec les riches monarchies pétrolières du Golfe, en baisse.

“Nos parts de marché sont trop faibles. Elles ne sont pas à la hauteur des bonnes relations politiques que nous avons avec tous les pays de la Péninsule arabique”, a-telle déclaré.

“Dans ces pays, il y a un désir de travailler avec la France (…). On fixe comme objectif de doubler le volume de nos échanges avec ces pays”, y compris aux Emirats arabes unis, premier client de la France dans la région, a-t-elle ajouté.

“Force française d’excellence”

Le volume global des échanges commerciaux de la France avec les Emirats a baissé de 4,9 milliards d’euros en 2011 à 4,7 milliards d’euros en 2012. Au niveau régional, les exportations de la France dans les six monarchies du Golfe ont baissé de 6,2% en 2012, selon des statistiques officielles.

“Il faut être capables de bâtir avec ces pays une relation partenariale qui repose sur le transfert technologique, l’amélioration des compétences des pays avec lesquels on travaille par la formation, la transmission du savoir-faire et (…) des partenariats industriels”, a expliqué la ministre.

Interrogée sur la perte de grands contrats dans ces monarchies, dont un de plus de 20 milliards de dollars sur le nucléaire aux Emirats remporté en 2009 par la Corée du Sud, elle a indiqué que “dans la période précédente, on n’a pas assez mobilisé les relations d’Etat à Etat” pour la négociation.

“Il faut qu’il y ait des relations d’Etat à Etat parce qu’il y a des enjeux scientifiques, culturels, et politiques aussi. Il faut avoir ce dialogue d’Etat à Etat et puis en même temps avoir un dialogue des communautés d’affaires (…) pour des partenariats”, a-t-elle dit.

Nicole Bricq, qui doit se rendre, après les Emirats, au sultanat d’Oman, a mis l’accent sur les grands projets ferroviaires devant relier à coups de dizaines de milliards de dollars les six monarchies du Golfe.

“La France se bat (pour ces projets). Elle a une excellence sur toute la chaîne de valeurs: cela va de la conception (…) à l’exploitation” des lignes de chemins de fer, a-t-elle indiqué.

Mais, a-t-elle ajouté, “on a une force française d’excellence qu’il faut savoir vendre”.