Restauration : le hamburger, l’exception qui ne connaît pas la crise

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Un hamburger servi dans un restaurant parisien (Photo : Francois Guillot)

[15/12/2013 10:18:53] Paris (AFP) Crise dans la restauration en France? Pas pour le hamburger, dont les ventes affichent une croissance spectaculaire. Aujourd’hui, ce sandwich longtemps associé à la malbouffe s’invite à toutes les tables.

“Les Français ont connu le burger à travers Quick ou McDonald’s, le voyant comme un produit gras et peu fréquentable. Mais depuis deux ou trois ans, les restaurants dits traditionnels se sont mis à proposer des burgers à leur carte car ne pas l’avoir est une folie”, explique Bernard Boutboul, directeur du cabinet Gira Conseil.

Selon lui, “75 à 80% des restaurants traditionnels français (110.000 au total) proposent le hamburger à leur carte” et “on enregistre une hausse de 40% de ses ventes en deux ans, c’est incroyable”, affirme M. Boutboul.

Cette croissance “provient notamment du segment de la restauration à table, qui affiche sur l’année 2013 une augmentation de +9% du nombre des burgers consommés”, précise Maria Bertoch, expert de la division Foodservice Europe chez NPD Group.

“La restauration rapide et la restauration dans son ensemble n’ont jamais été aussi anglo-saxonnes et le Burger est beaucoup monté en gamme ces dernières années. Il est proposé sur plusieurs approches: classique, ethnique ou encore étoilée”, note Nicolas Nouchi, directeur général du cabinet CHD Expert.

En effet, le hamburger se sacralise. En 2010, le New York Times a attribué le prix du meilleur burger du monde à Yannick Alléno, chef français étoilé du Cheval Blanc à Courchevel. Autre grand chef célèbre, Jean-François Piège, propose lui à Paris le “Big burger Thoumieux”.

“Le marché n’est pas encore saturé”

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éparé dans un fast-food près de Toulouse (Photo : Remy Gabalda)

Au restaurant, les Français avalent aujourd’hui 14 burgers par an et par habitant, ce qui les classe au deuxième rang des plus gros adeptes de ces sandwichs en Europe, derrière le Royaume-Uni (17 unités), selon une étude de NPD Group.

Le marché hexagonal est tenu par deux grosses enseignes, le numéro un mondial de la restauration rapide Mc Donald’s et Quick. Ils comptent respectivement 1.200 et 370 établissements sur ce territoire.

Mais depuis fin 2012, leur concurrent américain Burger King est revenu, après 15 ans d’absence, ouvrant timidement deux restaurants, un à l’aéroport de Marseille, l’autre sur une aire d’autoroute près de Reims.

L’enseigne s’attaque désormais au marché parisien avec l’ouverture mardi d’un restaurant niché sur les quais de la gare Saint-Lazare.

Burger King avait quitté la France en 1997, fermant 39 restaurants jugés trop peu rentables. Alors la question se pose: y-a-t-il une place pour un troisième gros acteur sur le marché français?

“Le marché n’est pas encore saturé, il y a encore des effets de levier énormes. Et Burger King risque de se placer sur une offre premium. la bataille du burger ne fait que commencer”, affirme M. Boutboul.

Le “segment burger est le seul qui a bien performé en 5 ans, gagnant 65 millions de visites, quand la restauration rapide a perdu 81 millions de visites. Il affiche donc une croissance qui prouve qu’il y a de la place pour de nouveaux acteurs”, relève Christine Tartanson, directrice produit Europe chez NPD Group.

Côté concurrence, le PDG de Quick, Cédric Dugardin, l’assure: “l?arrivée d?un troisième opérateur souligne le potentiel du marché français et son attractivité. Pour preuve, Quick réalise en 2013 d?excellentes ventes, au-delà de nos objectifs, en progression de 4% en comparable”, précise le dirigeant, rappelant que “le développement d?un réseau solide et fiable prend du temps”.

McDonald’s, assure voir dans le retour en France de Burger King “une très bonne nouvelle” dont il se dit “ravi”. “La France a encore un très grand potentiel de développement et il y a de la place pour de nombreux acteurs”, assure le leader de la restauration rapide.