Baleine de Londres : JPMorgan va payer 100 millions de dollars

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à Los Angeles (Photo : Robyn Beck)

[16/10/2013 10:07:07] New York (AFP) La banque JPMorgan Chase va verser 100 millions de dollars à la CFTC, l’agence américaine de régulation des produits dérivés, et, fait rare, reconnaître sa culpabilité pour mettre fin à des poursuites dans l’affaire de la “Baleine de Londres”, rapportent le Wall Street Journal et le New York Times.

La première banque américaine en termes d’actifs a passé un accord à l’amiable avec la CFTC, qui devrait lui imposer cette amende au motif d’avoir fait usage d'”instruments de manipulation” des marchés, explique le Wall Street Journal (WSJ), citant des sources proches du dossier.

Cette amende s’ajoute aux 920 millions de dollars que JPMorgan Chase a déjà accepté de payer en septembre aux autorités américaines et britanniques en liaison aux pertes générées par une équipe de trading de son bureau londonien de courtage en propre (CIO).

Mais outre cette sanction pécuniaire, les autorités américaines ont également demandé à la banque d’admettre sa culpabilité, fait rare dans ce genre d’affaires, écrit de son côté le New York Times sur son site internet.

“Le régulateur des banques veut quelque chose de fort: un mea culpa”, écrit le quotidien new-yorkais, ajoutant qu’il l’aurait même déjà quasiment obtenu puisque JPMorgan “a déjà conclu un accord préliminaire” dans lequel elle reconnaît que les actions de ses traders dans cette affaire étaient “dangereuses et négligentes”, ont indiqué au journal des sources proches du dossier.

Aucun porte-parole de la CFTC n’était joignable dans l’immédiat, tandis que celui de JPMorgan Chase s’est refusé à tout commentaire sur cette question.

En ayant pris des positions énormes sur des dérivés de crédit européens risqués qui ont mal tourné, le trader français Bruno Iksil, son subalterne également français Julien Grout, et leur supérieur, l’Espagnol Javier Martin-Artajo, ont fait subir des pertes de 6,2 milliards de dollars au CIO.

MM. Grout et Martin-Artajo font l’objet de poursuites pénales du département américain de la Justice tandis que Bruno Iksil n’est pas inquiété, ayant collaboré à l’enquête des autorités.

M. Martin-Artajo a été arrêté puis relâché sous caution en Espagne, M. Grout se trouve en France d’où il ne peut être extradé vers les Etats-Unis.

Selon le Wall Street Journal, l’accord avec la CFTC ne met pas forcément fin aux poursuites des autorités contre JPMorgan dans cette affaire, notamment parce que le gendarme boursier américain (SEC) mène toujours une enquête.

L’accord pourrait être annoncé cette semaine, ajoute le NYT.