La BAD finance l’université Panafricaine

Par : Tallel

bad-2408201364g.jpgLa
Banque africaine de développement (BAD) et la Commission de l’Union africaine (CUA)
ont signé un don de 45 millions USD pour dynamiser le projet d’une université
panafricaine.

Ce don du Guichet concessionnel du Groupe de la BAD, le Fonds africain de
développement, permettra à l’Union africaine de lancer l’université Panafricaine
avec l’objectif de renforcer la compétitivité et la croissance de l’Afrique
grâce à l’éclosion de compétences de qualité au niveau de l’enseignement
supérieur et dans le domaine de la recherche.

«L’appui de la BAD à l’université Panafricaine constitue un signal fort de notre
détermination à jouer un rôle majeur dans la transformation de l’Afrique, a
déclaré le vice-président de la BAD chargé de l’Agriculture, du Développement
humain et de la Gouvernance, Aly Abou-Sabaa. Avec un portefeuille actif dans le
domaine du développement humain de plus de 70 projets totalisant plus de 2
milliards de dollars, notre engagement dans le développement des compétences, de
la science et de la technologie est très fort».

Des études récentes ont montré qu’une grande majorité des jeunes en Afrique sont
sans emploi. Ils représentent jusqu’à 60% du taux de chômage de la région. Même
lorsqu’ils travaillent, la plupart des jeunes occupent des emplois à faible
productivité et de qualité médiocre, essentiellement dans l’économie informelle.
La productivité des jeunes travailleurs est entravée par leur manque de
compétences techniques et entrepreneuriales et l’absence d’informations sur les
emplois et les besoins du marché.

Partant de ce constat, la BAD renforcera ses investissements, conformément à sa
stratégie décennale 2013-2022, dans le secteur de l’éducation en mettant
l’accent sur les acquisitions des compétences et aux fins de compétitivité. Elle
veillera à ce que ces qualifications soient plus adaptées aux opportunités et
aux demandes du marché du travail local et global.

«La décision de la BAD de soutenir l’université Panafricaine a donné un nouveau
souffle à un projet phare pour l’Afrique, a estimé le commissaire de l’UA chargé
des Ressources humaines, de la science et de la technologie, Martial De-Paul
Ikounga. Ce projet n’aurait pas pu aboutir sans le soutien d’un partenaire aussi
puissant que la Banque africaine de développement».

Adossée à l’expertise et à la crédibilité de la BAD, «l’université Panafricaine
constitue une grande ambition de l’Afrique, une vision de l’Afrique pour la
formation de ces jeunes qui demain seront notre fierté», explique De-Paul
Ikounga. «Notre ambition est que l’université Panafricaine, par son excellence,
devienne un pôle d’attraction des étudiants et des chercheurs africains, qui ne
seraient plus seulement tentés par les grandes universités occidentales»,
ajoute-t-il.

Les pays africains enregistrent le ratio le plus faible de chercheurs et
d’ingénieurs en matière de Recherche-Développement et l’université Panafricaine
permettrait de créer un pool de scientifiques et d’ingénieurs et de créer des
sociétés de savoir en Afrique.

L’université Panafricaine couvrira des domaines clés du développement à travers
des centres et des instituts régionaux hébergés par des universités existantes
sélectionnées de manière concurrentielle. Trois des cinq instituts thématiques
chefs de file existent déjà et sont abrités au Kenya (pour les sciences,
l’ingénierie et la technologie), au Cameroun (pour la gouvernance, les sciences
humaines et les sciences sociales) et au Nigeria (pour les sciences de la vie et
de la terre). Ils desserviront tous les pays africains. L’Algérie a été retenue
récemment pour l’Afrique du Nord. Le choix du pays d’accueil pour l’Afrique
australe est en cours.

La BAD et la CUA ont également passé en revue les moyens de renforcer leur
coopération afin de préparer la prochaine génération d’entrepreneurs à travers
des programmes spécifiques d’habilitation dans la création et la gestion des
petites entreprises. «Si les jeunes africains regorgent d’idées, elles ne
peuvent pas éclore ou aboutir faute de formation, de structures spécialisées
telles que les incubateurs ou de financement adapté tel le capital-risque», a
déploré le commissaire de l’Union africaine.

Dans le cadre de la mise en œuvre de son programme de développement de la
science et de la technologie, la BAD est en train de finaliser sa stratégie de
développement du capital humain, qui s’articule autour d’un nouveau modèle pour
l’éducation en Afrique, avec un accent particulier sur le traitement de la
douloureuse question du chômage des jeunes.

Communique de la BAD