Un réseau social Nelson Mandela lancé sur internet

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ésident sud-africain Nelson Mandela, le 18 juillet 2013 à Pretoria (Photo : Stephane de Sakutin)

[22/08/2013 09:20:23] Johannesburg (AFP) L’ancien président sud-africain Nelson Mandela, toujours hospitalisé dans un état grave à 95 ans, avait déjà des rues à son nom, des fondations et un fan-club. Il a désormais son propre réseau social sur internet.

Deux de ses petits-enfants ont créé la plateforme mandela.is, sur laquelle les visiteurs, appelés “citoyens”, peuvent laisser des messages, poster des photos ou partager des pensées avec pour objectif d’étendre l’aura du héros de la lutte anti-apartheid dans le monde entier.

“C’est un réseau social qui se nourrit de l’inspiration que suscite mon grand-père au niveau mondial”, explique Ndaba Mandela, l’un des deux petits-fils qui, à 30 ans, est à la tête d’une énième initiative familiale surfant sur la célébrité de Mandela.

“Les gens peuvent raconter ce que Mandela les a incités à faire, comment il les a encouragés à rendre service à leur communauté”, ajoute le jeune homme, président d’Africa Rising, un organisme à but non lucratif qui veut encourager l’innovation et le développement en Afrique.

Nelson Mandela est un véritable héros dans son pays et un symbole de la paix et de la réconciliation nationale dans le monde.

Après vingt-sept ans passés en prison pour avoir combattu le régime ségrégationniste de l’apartheid, il a réussi à rassembler une Afrique du Sud profondément divisée, devenant le premier président noir du pays en 1994.

Il y a quatre ans, les Nations unies ont même fait de sa date d’anniversaire, le 18 juillet, le “Jour de Mandela”, appelant chacun à passer 67 minutes à faire le bien, un chiffre correspondant au nombre d’années d’activisme de “Madiba”, le surnom de Mandela.

Mais ses quatre hospitalisations successives cette année ont rappelé aux Sud-Africains que le héros national n’est pas immortel.

Plusieurs milliers de membres

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ésident sud-africain Nelson Mandela, le 9 juillet 2013 à Johannesburg (Photo : Stephane de Sakutin)

“Nous ne rendons hommage à nos héros, à nos chefs qu’une fois qu’ils sont morts”, regrette Ndaba, qui développe le site en association avec son cousin Kweku, âgé de 28 ans et associé d’une maison de production.

“Nous voulons faire bloc comme une famille et dire +n’attendons pas qu’il soit décédé, commençons à le célébrer tant qu’il est encore vivant, capable de bouger, parler et communiquer+.”

Les deux fondateurs sont les fils des enfants que Mandela a eus avec sa première femme, Evelyn.

Discrètement lancé en mars, le site bizarrement hébergé en Islande, encore dans sa version provisoire, compte plusieurs milliers de membres, dont certains sont déjà très actifs.

C’est le cas de Kukogho Samson, un journaliste nigérian de 28 ans, qui y poste souvent ses poèmes.

Kathleen Ndongmo, chef d’entreprise camerounaise de 34 ans, y parle de la justice en Afrique, condamnant les mariages forcés d’enfants au Nigeria et la corruption en Guinée.

La plateforme reprend aussi des histoires publiées sur Facebook et Twitter, les messages étant estampillés de mots-clés comme “inspiration”, “héros de tous les jours” et “acte de bonté désintéressé”.

Elle abrite aussi quelques messages religieux. L’ANC, le parti au pouvoir en Afrique du Sud, vient d’y mettre son nez.

Sa conception s’inspire largement du réseau social dédié à la célèbre chanteuse britannique Lady Gaga, Little Monsters, mis au point par la start-up de la Silicon Valley Backplane, qui est aussi associée au développement de mandela.is.

Près d’un million de personnes se sont inscrits à littlemonsters.com pour acheter des places de concerts, partager des photos ou connaître les dernières informations sur leur idole.

Son agent Troy Carter explique avoir créé Backplane pour réunir des gens partageant les mêmes centres d’intérêt dans “un réseau social unique centré autour d’une marque”.

Les cousins Mandela espèrent que mandela.is aura la même force de frappe. Ils envisagent même de tirer des bénéfices du site internet, dont une partie pourrait financer la fondation Africa Rising.

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érence organisée par le média en ligne Techcrunch, le 30 avril 2013 à New York (Photo : Brian Ach)

“C’est une entreprise comme n’importe quelle autre”, affirme Ndaba, tout en insistant sur le fait que la priorité est “de créer une plateforme crédible, respectable et agréable pour les utilisateurs”.

“Il ne s’agit pas de faire de l’argent mais de faire comprendre aux gens qui est Nelson Mandela et de faire en sorte qu’ils agissent pour le bien de leur communauté”, insiste-t-il.