Le prix du tabac augmente au 1er juillet, satisfaction des anti-tabac

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Un cendrier (Photo : Eric Feferberg)

[12/06/2013 13:23:24] PARIS (AFP) Le prix des paquets de cigarettes pourrait augmenter de “30 à 40 centimes” dès le 1er juillet, selon la ministre de la Santé Marisol Touraine, satisfaisant les associations de lutte contre le tabagisme mais au grand dam des buralistes qui voient baisser leurs ventes.

La nouvelle augmentation de la fiscalité sur le tabac, prévue dans la loi de financement de la Sécurité sociale 2012, “va intervenir début juillet” et “représentera 30 à 40 centimes selon le prix de base du paquet”, a affirmé la ministre mercredi sur i-Télé, en ajoutant qu’elle se ferait, “a priori, en un temps”.

Mme Touraine a ultérieurement tempéré son annonce précisant à l’AFP que “la mise en oeuvre de l’augmentation des prix du tabac (…) est toujours en cours de négociation à Bercy avec les cigarettiers”. Les hausses de prix, homologuées par le ministère du Budget, sont habituellement annoncées par Bercy.

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à 2013

Une hausse de 40 centimes ferait passer le prix des paquets les moins chers à 6,50 euros, et celui des plus vendus à 7 euros. Elle interviendrait huit mois après la précédente augmentation de 40 centimes.

Cette annonce est saluée par les associations de lutte contre le tabagisme, qui estiment que seules des augmentations importantes ont un effet sur la consommation de tabac.

Buralistes en colère

“Si le paquet passe à 7 euros, c’est une bonne nouvelle car c’est un seuil psychologique mais il faut espérer que les cigarettiers suivent vraiment cette hausse”, a expliqué à l’AFP Bertrand Dautzenberg, président de l’Office français de prévention du tabagisme.

Selon lui, “une hausse en deux temps est une aberration alors qu’une hausse directe de 40 centimes est une vraie action de santé publique”. De récentes informations de presse indiquaient que le gouvernement avait envisagé un temps une augmentation des prix des cigarettes de 40 centimes en deux fois, 20 centimes en juillet et 20 centimes en octobre.

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un bureau de tabac (Photo : Jacques Demarthon)

Le gouvernement a fait voter une augmentation des taxes sur le tabac dans le cadre du budget de la Sécu, mais le prix des paquets de cigarettes résulte de la décision des fabricants de répercuter le relèvement des taxes ou de rogner sur leurs marges.

Les tarifs proposés par les fabricants doivent ensuite être homologués par Bercy pour devenir effectifs.

Un porte-parole de Seita a exprimé son “inquiétude” face à “l’incohérence” des informations du gouvernement sur la hausse des prix, disant “attendre plus de clarifications”.

Contactés par l’AFP, Japan Tobacco International (JTI) et British American Tobacco (BAT) n’ont pas souhaité faire de commentaires sur l’annonce de la ministre.

“Ca fait exploser le marché parallèle”

De leur côté, les buralistes crient à “l’irresponsabilité”.

“Le bon sens serait de répercuter cette hausse en septembre et pas juste avant les vacances d’été. Ca va pousser les consommateurs à acheter leurs cigarettes moins chers dans les pays frontaliers. C’est de l’irresponsabilité de la part du ministre de la Santé qui exporte le tabagisme aux frontières”, a déclaré à l’AFP Pascal Montredon, président de la confédération des buralistes.

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à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

“Les augmentations de prix permanentes ne font pas baisser le tabagisme, en revanche ça fait exploser le marché parallèle”, a affirmé M. Montredon.

Une cigarette sur cinq fumée en France n’a pas été achetée dans le réseau des buralistes, selon plusieurs études.

Les ventes officielles de cigarettes baissent en volume depuis le mois d’octobre 2011, date de l’avant dernière augmentation de prix. Le recul s’est accentué depuis octobre 2012 et une nouvelle augmentation des tarifs : -8,6% en volume au 1er trimestre 2013.

En mai, les buralistes ont multiplié les actions dans tout le pays contre la hausse attendue des prix.

Mardi, la fédération des buralistes de la région Nord a appelé au “boycott illimité” des fabricants de tabac, pour que ces derniers s’engagent à absorber la hausse des taxes, prévue le 1er juillet, sans la répercuter sur les prix.