Une appli pour dénoncer les tags racistes

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ésident de la Licra, le 31 janvier 2010 à Paris (Photo : Martin Bureau)

[11/06/2013 14:08:33] PARIS (AFP) En prenant une photo avec son smartphone, chaque citoyen peut dénoncer un tag raciste pour qu’il soit rapidement effacé grâce à une application mobile présentée mardi par la Ligue contre le racisme et l’antisémitisme (Licra).

A l’heure où les réseaux sociaux, notamment Twitter, sont régulièrement accusés de faciliter la propagation de messages haineux, il est temps que les associations antiracistes portent “le combat sur la toile”, a estimé Alain Jakubowicz, président de la Licra lors d’une conférence de presse.

“On a un peu de mal à venir au tout numérique (…) mais on ne lutte pas contre le racisme et l’antisémitisme au XXIe siècle comme avant”, a-t-il ajouté en dévoilant “l’app’Licra”, présentée comme la première application mobile antiraciste.

Grâce à cette application, les utilisateurs de smartphone pourront désormais photographier les inscriptions litigieuses qu’ils croiseront et transmettre le cliché, automatiquement géolocalisé, à la Licra.

Si le caractère raciste est avéré, la Licra transmettra immédiatement l’information aux services municipaux concernés pour qu’ils effacent le tag au plus vite.

L’application permet aussi de mettre des victimes ou des témoins d’actes racistes en relation avec le service juridique de l’association.

La ministre de l’Économie numérique Fleur Pellerin a salué cette “application d’intérêt public” qui, selon elle, montre que “le numérique peut aussi être utilisé comme un rempart contre la haine.”

Un “laboratoire des usages de l’internet” sera d’ailleurs chargé de lancer à la rentrée des appels à projet pour soutenir d’autres applications d’intérêt public, a-t-elle ajouté.

Réaffirmant “la fermeté du gouvernement dans la lutte contre la propagation de messages haineux sur internet”, la ministre a toutefois souligné ne “pas vouloir d’une censure” du net.

“L’internet n’est pas le mal absolu. C’est une technique en soi neutre”, a-t-elle poursuivi en expliquant chercher “une solution négociée avec les grands réseaux sociaux” pour qu’ils “s’adaptent aux cultures juridiques et éthiques des pays où ils s’implantent”.

Les réseaux virtuels basés aux Etats-Unis, notamment Twitter, s’abritent derrière le premier amendement de la Constitution américaine qui garantit la liberté d’expression, pour refuser de dénoncer les auteurs de propos racistes ou antisémites considérés comme délictueux en France.