Tunisie – Ridha Saïdi : «La quasi-totalité des entreprises publiques souffrent d’un déficit de gouvernance»

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Ridha Saïdi, ministre conseiller auprès du chef du gouvernement chargé des Affaires économiques, est dans la constance et la continuité. «La continuité de l’Etat». Il n’est pas dans la rupture brutale avec «le passé», surtout lorsqu’il s’agit de projets utiles pour le pays tel celui de la remise en marche de l’accord privilégié ratifié en décembre 2008 par l’ancien Premier ministre Mohamed Ghannouchi avec l’Algérie ou les négociations avec l’Union européenne à propos de la libération des services engagée depuis des années par la Tunisie.

Serein, il parle des difficultés économiques vécues par le pays et principalement par les entreprises publiques, avec beaucoup d’assurance. Pour lui, à tout problème existe une solution, rappelant en cela la célèbre citation de feu Yasser Arafat, premier président de la Palestine : «Ya Jabal May ihiddak Rih» (Les vents ne pourront pas vous atteindre oh Montagnes).

Sur le terrain, les choses ne s’arrangent pas, les difficultés s’accumulent. Qu’à cela ne tienne : «Nous associerons toutes les parties prenantes, opérateurs publics et privés, pour remettre à flot notre économie». Les menaces terroristes salafistes ignorées par le gouvernement, dans sa grande majorité Ennahdha, les récents événements de Jebel Chaambi, une montagne en bute à des vents destructeurs, faciliteront-ils la tâche à Monsieur Economie du gouvernement? La question mérite d’être posée.

En attendant, le point avec Ridha Saïdi dans l’entretien ci-après.

WMC : Quelles sont les priorités de votre gouvernement à la lumière de ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays?

Ridha Saidi : Pour ce qui est des priorités du gouvernement, elles sont principalement politiques et sécuritaire pour favoriser l’investissement et assainir le climat des affaires. Etablir un agenda politique pour les prochaines étapes permettrait de relancer le processus de transition démocratique dans notre pays et rassurera opérateurs privés et investisseurs nationaux et internationaux.

Nous sommes également appelés à prendre des mesures urgentes concernant principalement la restructuration des entreprises publiques et l’amélioration de leur climat social et de leurs capacités financières. La quasi-totalité des entreprises publiques souffrent d’un déficit de gouvernance. Elles n’arrivent pas à réaliser leurs équilibres financiers et présentent un bilan négatif avec un taux d’endettement inquiétant. Certaines d’entre elles souffrent de problèmes financiers à cause d’une incapacité à assurer le recouvrement.

Les exemples les plus édifiants en la matière sont des entreprises comme la STEG et la SONEDE. Et qu’il s’agisse de particuliers qui ne payent pas leurs factures ou d’établissements publics qui ne le font pas, ce sont des dizaines de milliards qui ne rentrent pas dans les caisses de ces fleurons de l’économie tunisienne. C’est un lourd fardeau pour elles.

Mais il n’y a pas que les entreprises que vous venez de citer qui traversent des crises, il y en a d’autres…

Durant ces dernières semaines, nous avons discuté de l’état de certaines entreprises comme Tunisair, celle du Sucre de Béja, et Tunisie Télécom particulièrement -qui souffre de difficultés particulières, principalement d’ordre social auxquelles il va falloir sérieusement s’attaquer en mettant en place un plan d’assainissement digne de ce nom.

Il y a également le problème de Mattel, l’entreprise de télécoms tuniso-mauritanienne, dont la gouvernance revient à Tunisie Télécom. Nous sommes aujourd’hui en négociations avec nos partenaires à Tunis et à Nouakchott pour la céder. France Télécom nous a d’ailleurs proposé de la racheter.

Et nous ne pouvons pas, bien entendu, ne pas aborder la crise de la CPG et du Groupe chimique. Ces centres importants de production et de transformation du phosphate ont accusé, en 2011, une baisse de 70% de leurs productions, 2012 n’a pas été meilleure et il y a un manque à gagner de l’ordre de 2 milliards de dinars durant ces 2 années.

Pour 2013, nous avons programmé un taux de production de l’ordre de 4,200 millions de tonnes de phosphates. Nous ne serons malheureusement pas en mesure de réaliser nos prévisions. Les blocages continuels des chemins de fer au cours de ces derniers mois n’ont vraiment pas arrangé les choses.

Nous sommes heureux de voir que tout récemment l’extraction et le transport de phosphate ont repris. Les laveries fonctionnent à nouveau pour approvisionner le Groupe chimique et surtout l’entreprise tuniso-hindou sise à Skhira en phosphate.

Il est important de souligner à ce propos que cette entreprise a besoin d’un peu plus de 1 million de tonnes de phosphate par an. Pourrons-nous y parvenir? C’est la grande question.

Pourquoi le problème du bassin minier reste-t-il entier et que le gouvernement n’arrive pas à le solutionner à ce jour?

Nous en avons débattu à maintes reprises. Nous avons même mis en place un comité de suivi chargé de suivre l’avancement des réformes et des actions à caractère social, le recrutement et le programme de restructuration de l’entreprise, ainsi que celui du nouveau projet d’extraction du phosphate à Mdhilla 2 qui démarre très prochainement. C’est un projet capital pour le Groupe chimique car il va renforcer ses capacités de production et pourvoir la région en postes d’emploi.

La CPG et le Groupe chimique ont triplé leurs effectifs, ce qui est très risqué pour leur propre survie. Nous avons voulu associer les composantes de la société civile et les partis politiques à la mise en place d’une stratégie efficiente pour une sortie de crise qui ne lèsera personne.

Le bassin minier ne peut être le seul pourvoyeur d’emplois à Gafsa.

Nous sommes conscients de l’importance d’intégrer les personnalités influentes à Gafsa à la résolution de cette crise. Il y a un effort important à fournir en matière d’information, car il faut tout de même être conscient qu’une entreprise en sureffectifs risque de s’effondrer définitivement. Et qui perd dans ce cas? C’est en premier la région et le pays tout entier.

Nous sommes en train de tout faire pour préserver la paix sociale mais nous ne voulons pas perdre le tout en essayant de gagner le tout. Le bassin minier ne peut être le seul pourvoyeur d’emplois à Gafsa, et c’est ce qui explique que nous voulions mettre en place un plan de développement intégré pour la région. Nous voulons améliorer son attractivité pour les investissements lourds qui exigent un grand nombre d’emplois.

Nous y prévoyons la construction d’une cimenterie, nous avons pris des mesures pour la création d’un fonds d’investissement dans les projets sociaux, géré par la CPG; il financera également des projets de PMI et TPE dans la région.

Vous pensez que les solutions que vous préconisez résoudront définitivement les problèmes de la région?

Il est un élément fondamental pour la réussite de notre plan de développement. Il s’agit de l’implication de la population qui ne doit pas limiter ses horizons en matière d’emplois à la CPG ou même au projet de la cimenterie, dont la capacité d’embauche ne peut dépasser les 200 personnes, mais être plus ambitieuse. Le plus important est de pourvoir Gafsa et ses environs en entreprises créatrices d’emplois opérant dans les secteurs du textile ou du câblage électrique et qui peuvent assurer un minimum de 500 postes. Ceci allègerait le poids des revendications sociales.

Une autre entreprise est en souffrance, celle d’El Fouledh dont les pertes s’élèvent à 70 MDT. Un plan de restructuration est également prévu pour la sauver. Nous avons étudié des pistes avec la BAT (Banque d’affaires de Tunisie) pour cette opération de sauvetage que nous avons sollicitée pour la recherche d’un partenaire stratégique. Mais la Banque d’affaires de Tunisie a très vite renoncé au vu des charges d’El Fouledh. Nous étudions aujourd’hui la possibilité d’un partenariat public/privé avec l’aide d’une banque d’affaires.

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Dans une première phase, nous procèderons à son assainissement social. 260 départs à la retraite sont d’ores et déjà prévus. Pour que le partenariat stratégique PPP réussisse, il faut lui assurer les conditions favorables. Vous avez dû entendre parler d’un forcing de certains demandeurs d’emplois pour intégrer l’entreprise, déjà en souffrance. Ce n’est pas possible, nous ne pouvons tripler le nombre d’emplois avec la même capacité de production. C’est suicidaire pour des entreprises publiques de la taille d’El Fouledh.

Qu’en est-il de l’Office du commerce de Tunisie resté des mois sans PDG?

Le PDG désigné au mois de juillet dernier a aujourd’hui rejoint son poste, mais l’Office a été pendant tout ce temps géré par un directeur général par intérim qui a essayé d’assurer son rôle au mieux.

Cela ne se voit pas au vu de ce que nous constatons en matière d’approvisionnement et de gestion des besoins du marché…

La gestion de l’Office de commerce de Tunisie (OCT) est très lourde et il n’a pas la latitude de prendre les décisions qui s’imposent en temps et heures voulus. Il y a des mesures que nous comptons prendre en tant que gouvernement pour assurer l’équilibre financier de l’Office. Les responsables de l’OCT nous ont donc soumis un plan de réformes et de restructuration visant en premier plus de souplesse dans la gestion et plus d’autonomie dans l’approvisionnement du marché en produits de consommation comme le thé, le café ou le sucre. Il veut avoir plus de liberté pour ce qui est de la libération des prix. A titre d’exemple, le sucre n’est plus compensé depuis 2006. C’est Ben Ali qui a décidé en janvier 2011 de réduire les prix du sucre et des tomates.

L’appréciation générale par rapport aux actions du gouvernement est que vous êtes plus dans les déclarations d’intentions que dans le concret?

Faux! Nous sommes en train de préparer un conseil ministériel qui sera présidé par le chef du gouvernement pour présenter l’état des lieux des entreprises publiques, des points de vue de la gouvernance, de l’équilibre financier, de la situation sociale, la restructuration, et la sous-traitance et ce dans un cadre global. Le gouvernement compte sérieusement définir une politique claire par rapport à tout cela.

Qu’en est-il des entreprises confisquées? Elles font aujourd’hui partie du patrimoine de l’Etat, que faites-vous pour les préserver?

Concernant les entreprises confisquées, nous avons adopté une politique axée sur deux priorités: la 1ère, assurer la continuité de la production et préserver les postes d’emploi, et la 2ème, assurer leur bonne gouvernance en nommant des managers compétents et professionnels en remplacement des mandataires judiciaires. Cette mesure a déjà été adoptée et nous avons commencé à désigner des gestionnaires à leurs têtes. A titre d’exemple, les entreprises du Karama holding, d’autres aussi dans l’immobilier, il y a une entreprise qui assure la gestion de tout le patrimoine immobilier confisqué.

Quand vous déciderez-vous à mettre fin à ce feuilleton sans fin de confiscations/sanctions? Alors que dans le droit, la confiscation est une mesure complémentaire… Êtes-vous toujours dans la logique «révolutionnaire»?

Nous n’avons pas encore adopté des mesures définitives, mais nous sommes en train de préparer une proposition pour, comme vous le dites, mettre fin à ce feuilleton. Il y a une réflexion engagée au niveau des quelques ministères concernés, celui des Domaines de l’Etat, de la Justice, des Finances et des Droits de l’Homme.

Le chef du gouvernement nous a demandé des propositions concrètes, il veut un état des lieux. Il y a des propositions faites par le ministre des Droits de l’Homme et de la Justice transitionnelle; nous avons exprimé la même demande à l’UTICA, et madame Bouchamaoui a été reçue par le chef du gouvernement et en a discuté avec lui. Il lui a demandé de revenir en tant qu’organisation patronale, aves des demandes concrètes. Nous attendons la réponse. Moi-même, j’en ai discuté avec quelques hommes d’affaires. Notre objectif est de préserver les droits de l’Etat et en même temps protéger les entrepreneurs et faire en sorte de ne pas les léser. Nous ne voulons pas d’une justice revancharde.

Comment avez-vous perçu les réactions des opérateurs privés lors de vos discussions?

Nous tenons à ce que le secteur privé reprenne confiance en sa justice et son Etat

Il y a beaucoup de réceptivité. La journée consacrée au Dialogue national pour la relance de l’économie, organisée le 11 mai par l’UTICA, poussera les choses dans le bon sens.

Nous sommes décidés à avancer rapidement sur les dossiers en suspens des hommes d’affaires, nous le ferons en interne. Nous tenons à ce que le secteur privé reprenne confiance en sa justice et son Etat car l’investisseur étranger ne viendra en Tunisie que s’il voit bien que le Tunisien investit dans son propre pays.

D’un autre côté, il y a cette montée incontrôlable des revendications sociales qui nous laisse dans l’embarras. Latécoère a été retenue de justesse. Nous avons dû inviter le président du groupe ici au Premier ministère pour le convaincre que tous les problèmes seront résolus et que nous veillerons sur la bonne marche de l’entreprise.

Sur un tout autre volet, où en êtes-vous des grands projets structurants budgétisés depuis 2012 et censés avoir démarré au risque de perdre les lignes de financement internationales qui leur avaient été réservées ?

Pour ce qui est des projets de l’Etat touchant à l’infrastructure, soit industrielle soit routière, comme les autoroutes, ils avancent et nous comptons très bientôt en démarrer quelques-uns. D’autres prévus dans le cadre d’un partenariat public/privé sont en discussion avec l’UTICA. Un projet de loi PPP sera soumis à la constituante pour approbation. Il est aujourd’hui débattu par les 3 comités économiques de l’Assemblée. Nous prévoyons sa discussion en plénière au début du mois de juin. L’adoption du projet de loi gérant les partenariats public/privé nous permettra de concrétiser des projets importants touchant surtout aux plateformes logistiques. Il y a celle de Radès, de Jbel Oust, de Zarzis, qui sont prioritaires.

Il y a également la rocade X30, qui fait le tour du Grand Tunis, elle liera le port financier à Bordj Cedria passant par Sidi Thabet et traversant le tout Tunis. Elle sera un point d’intersection entre les trois autoroutes, celle de Bizerte, de Béja et de Sousse-Sfax-Gabès.

Il y a aussi une étude pratiquement achevée pour une nouvelle autoroute qui longera Bir Mcherga, Zaghouan, et ira jusqu’à Sidi Bouzid.

Vous démarrez quand la construction de la rocade ?

Il va falloir être quelque peu patient car il y a un blocage, celui de l’expropriation légale de terres situées dans des périmètres irrigués et appartenant à des particuliers. Le tracé a donc été décidé en CM et il est actuellement en phase de révision par le bureau d’études pour apporter les rectifications nécessaires.

Il y aura la proposition de deux variantes pour l’autoroute, une qui sort de la rocade, et une autre qui sera malheureusement pas très rentable. Notre objectif est d’aller plutôt dans le sens de l’Ouest, car, si jamais elle va vers Siliana, si elle passe par Bir Mcherga, elle désenclavera les régions intérieures, et de cette autoroute il y aura d’autres bifurcations sur Siliana, Enfidha et Kairouan.

Nous voulons développer un mouvement d’investissements dans la région. Nous envisageons d’autres projets structurants privés en rapport avec certains projets comme Tunis city. Un consortium d’investisseurs du Golfe s’y intéresse d’ores et déjà. Il veut y implanter une plateforme logistique, un port d’eaux profondes, une zone industrielle intégrée et des projets touristiques.

Ne me dites pas que ce sont des Qataris?

Ce sont des Saoudiens, des Emiratis et des Egyptiens. D’ailleurs, le directeur technique du projet est un architecte égyptien.

Un autre projet à Kalaat Al Andalous est à l’étude avec un consortium présidé par un Tunisien résidant en Suisse… Il est en partenariat avec un groupe d’investisseurs suisses qui étudient un projet comprenant plusieurs composantes touristiques et industrielles, dont l’horlogerie. Nous avons reçu des propositions de l’université de Lausanne pour fonder une école d’ingénieurs en Tunisie… Sans parler de la formation en hôtellerie.

Qu’en est-il de la Skhira et du Qatar?

Nous voulons transformer la Skhira en une plateforme d’industrie pétrochimique et y implanter une raffinerie d’une capacité de traitement de 240.000 tonnes. Nous sommes, à ce propos, en discussion avec des Algériens et des Libyens. Qatar Petrolum s’y intéresse également. Nous estimons plus judicieux d’associer plusieurs investisseurs à un projet aussi important et principalement les Algériens. Avec nos voisins, nous avons déjà l’expérience du pipeline qui relie l’Algérie à Skhira. Renforcer notre coopération avec eux nous intéresse sérieusement. Le pipeline (TRAPSA) est exploité en dessous de ses capacités (moins de 20%), c’est la raison pour laquelle nous voulons augmenter la production avec les partenaires algériens.

Ces projets sont aujourd’hui à l‘étude au ministère de l’Industrie et feront l’objet d’un comité technique ministériel, et je vous promets que tous ces projets sont concrets.

A ce propos, quelle est votre démarche pour consolider vos partenariats économiques avec les voisins immédiats de la Tunisie, l’Algérie et la Libye en l’occurrence?

Avec l’Algérie, il existe un grand potentiel. Nous en avons eu la certitude lors de la récente visite effectuée par le chef du gouvernement. Nous avons été heureux de réaliser le degré de réceptivité de nos partenaires algériens pour ce qui est du renforcement de la coopération tuniso-algérienne.

A un certain moment, nous avons pourtant entendu parler d’un froid dans les relations tuniso-algériennes…

Je reconnais que nous avons traversé une période de froid. Mais les choses ont changé, et après les actes terroristes perpétrés à Jebel Chaambi, la coopération sécuritaire a été renforcée entre nos deux pays.

Nous discutons avec l’UTICA de l’organisation d’une mission d’industriels du secteur des composants automobiles en Algérie

Et sur le plan économique?

Il y a eu tout d’abord la réactivation de l’accord privilégié ratifié entre les deux pays et signé par l’ancien gouvernement. Nous sommes dans la continuité de l’Etat et nous ne comptons pas nous délester des projets porteurs pour nous. Nous sommes aujourd’hui en train d’établir les listes des produits à exporter.

Pour les projets industriels, nous travaillons sur la possibilité d’exporter des composantes automobiles en Algérie où le concepteur automobile Renault compte s’installer. Nous discutons avec l’UTICA de l’organisation du déplacement d’une délégation d’industriels opérant dans ce secteur des composants automobiles visant l’approvisionnement du secteur automobile algérien à hauteur de 47% par les équipementiers tunisiens.

Les Algériens se déclarent prêts à consolider leur partenariat avec nous. Nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec les ministres de l’Energie, du Commerce et de l’Industrie et des PME, et ils ont été très réceptifs.

Etes-vous certains que cette réceptivité ne relève pas d’une courtoisie toute diplomatique?

Non, je vous rassure, ce n’est pas de la diplomatie, c’est un engagement. Le Premier ministre algérien a déclaré haut et fort que son gouvernement est tout à fait prêt à consolider encore plus les échanges économiques avec la Tunisie. Il y a énormément à faire en Algérie y compris en matière d’infrastructures. Les opérateurs tunisiens de travaux publics ont devant eux de grandes perspectives à ce niveau chez notre voisin.

Il n’y aura pas d’ouverture totale du secteur des services sans assurer à nos entreprises nationales les conditions nécessaires pour faire face à la concurrence internationale

Et avec l’Union européenne, les discussions concernant le secteur des services ont-elles avancé ?

Pour les services, nous sommes en discussion avec l’Union européenne; il y a le comité technique qui regroupe les différents ministères intéressés, pour les négociations concernant l’Accord de libre-échange complet et approfondi (l’ALECA).

Les négociations de l’ALEGA sont pilotées par les ministères du Commerce et de la Coopération internationale. Il est évident que nous n’irons pas dans une ouverture totale du secteur des services sans assurer à nos entreprises nationales toutes les conditions nécessaires pour faire face à la concurrence internationale. L’ouverture doit donc se faire par étapes. Par contre, nous avançons dans le projet de l’Open Sky.