Accord sur l’emploi : la CGT et FO dans la rue avec le Front de Gauche et des élus PS

photo_1362475718739-1-1.jpg
écarité, à Paris le 10 janvier 2013 (Photo : Bertrand Guay)

[05/03/2013 09:29:19] PARIS (AFP) Quatre syndicats, CGT, FO, FSU, Solidaires, mettent tout leur poids dans la balance mardi pour empêcher l’adoption du projet de loi sur l’emploi, en organisant des grèves et manifestations à la veille de sa présentation en Conseil des ministres, avec le soutien du Front de gauche et de quelques parlementaires PS.

Le secrétaire général de la CGT Bernard Thibault espère que des “centaines de milliers de personnes” vont se mobiliser contre cet accord dont il a encore souligné mardi sur France inter “la nocivité”.

Son syndicat a recensé 174 manifestations et rassemblements lors de cette journée interprofessionnelle unitaire à l?appel de la CGT et FO, soutenue par la FSU et Solidaires.

Des préavis de grève sont déposés dans de nombreux secteurs mais peu de perturbations sont à attendre. La direction de la SNCF indique un trafic normal, à l’exception du RER D (deux trains sur trois) et de la ligne Paris-Nice. A la RATP, aucune perturbation n’est signalée.

Du côté d’Air France, “l’ensemble des vols sera assuré” même si quelques retards sur les vols intérieurs “ne sont pas à exclure”.

Dans des départements, les syndicats étudiant UNEF et lycéen UNL se sont associés au mouvement.

A Paris, les numéros un de la CGT, Bernard Thibault, et de FO Jean-Claude Mailly, vont défiler pour la première fois côte à côte.

photo_1362461173855-1-1.jpg
érité à Paris le 14 novembre 2012 (Photo : Fred Dufour)

L’appel commun à une mobilisation des deux syndicats, historiquement “frères ennemis”, est en effet sans précédent. Le cortège part en début d’après-midi de la place du Châtelet vers l’Assemblée nationale.

Depuis la signature le 11 janvier de l’accord sur la sécurisation de l’emploi par trois centrales – CFDT, CFTC, CFE-CGC – et le patronat, la CGT et FO, qui ont refusé leur paraphe, dénoncent une “régression sociale” et reprochent à l’accord de faciliter les licenciements et d’accroître la précarité.

Si l’accord avait été “applicable”, l’usine PSA Peugeot Citroën d’Aulnay “serait déjà fermée”, a estimé mardi M. Mailly, qui met en cause les nouveaux délais prévus pour contester les plans sociaux, de même que la “mobilité forcée”.

L’accord des partenaires sociaux a été transposé sans grande modification par le gouvernement et le projet sera sur la table du Conseil des ministres mercredi. Il sera ensuite en débat, début avril, à l’Assemblée nationale en procédure d’urgence, et au Sénat fin avril. “Début mai ce texte sera applicable”, a affirmé M. Sapin. “Il faut sauver des emplois le plus rapidement possible”, a-t-il souligné.

Le gouvernement insiste pour que “l’équilibre” du texte soit maintenu, manière d’inviter les députés de la majorité à ne pas amender le texte de manière radicale.

Mais au PS, tous les élus ne l?entendent pas ainsi. La sénatrice PS, Marie-Noëlle Lienemann, a assuré à l’AFP qu’elle irait, en compagnie d’Emmanuel Maurel, et sans doute de Jérôme Guedj – tous les trois de l’aile gauche du PS – “saluer” les leaders syndicaux en tête du défilé parisien.

Les leaders du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon (PG) et Pierre Laurent (PCF), retrouveront des militants, en marge du cortège, dans la capitale.

Les opposants au texte représentent bien plus que la moitié “des travailleurs”, a assuré mardi Jean-Luc Mélenchon en martelant que “c’est aux parlementaires de faire la loi, pas au Medef”.

Le Front de gauche a déjà promis des centaines d’amendements lors des débats parlementaires. Leurs collègues écologistes, qui ne se positionneront que fin mars, ont prévenu qu’ils ne seraient “pas avares”.

En revanche, 100 parlementaires PS ont assuré le gouvernement de leur plein soutien, appelant, dans une tribune, à voter ce projet qui marque, selon eux, “la naissance d’un nouveau modèle social”.

De son côté, la CFDT a appelé les salariés à ne pas être victimes d’une “vaste opération d’intox” dont elle accuse ses opposants. “C’est une erreur de croire que ce texte ferait la part belle aux entreprises, il fait la part belle aux emplois et aux salariés”, a assuré son secrétaire général, Laurent Berger.

L’organisation patronale, CGPME, a réitéré “sa volonté” de voir cet accord “transposé, sans être dénaturé, dans la Loi”.