Tunisie – Conjoncture : Pas de relance économique sans consensus politique dans le pays, estime Jebali

Par : TAP

jebali-02-0320131229.jpgLa
relance de l’économie tunisienne reste tributaire de l’aboutissement à un
consensus entre les différents partis politiques, seul à même de rétablir la
stabilité aux niveaux sécuritaire, économique et social. C’est ce qu’a déclaré
Hamadi Jebali, chef du gouvernement démissionnaire, au terme d’un conseil
ministériel restreint, tenu vendredi à Dar Dhiafa (Carthage).

Le conseil, qui a réuni le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT),
les ministres des Finances, de l’Investissement et de la Coopération
internationale et celui en charge des Dossiers économiques et sociaux, a été
consacré à l’examen de la situation économique et financière du pays.

Concerne la relation de coopération de la Tunisie avec le Fonds monétaire
international(FMI), M. Jebali a indiqué que «cette institution n’a pas imposé au
pays des conditions supplémentaires à celles que la Tunisie s’est fixée,
notamment en matière de réforme du secteur financier et bancaire, les salaires
et le système de compensation». Il a mis en garde contre «la politisation de
cette question afin de ne pas induire en erreur l’opinion publique». «Plusieurs
parties ont contribué à la diffusion d’une mauvaise image de la situation
sociale et politique, ce qui a abouti à une dégradation de la situation
économique de la Tunisie», a encore ajouté M.Jebali.

Parmi les secteurs économiques qui ont été touchés, il a cité le tourisme et
l’investissement.

Pour sa part, Ridha Saidi, ministre chargé des Dossiers économiques et sociaux,
a affirmé que “l’année 2012 a été marquée par une reprise économique,
interrompue par les divergences politiques” En effet, certains secteurs
économiques ont connu une reprise, en 2012, malgré les tensions sociales
enregistrées en cette période, a-t-il soutenu. Et d’ajouter que le taux de
chômage a atteint, en 2012, 16,7%, contre 18,9% en 2011. Côté perspectives, le
ministre a indiqué qu’il est prévu de réaliser, en 2013, un taux de croissance
de 4,5%.

Le déficit budgétaire sera de l’ordre de 5,9% en 2013, contre 6,6% en 2012, a
estimé M.Saidi. Il a appelé, dans ce cadre, à prendre toutes les dispositions
nécessaires afin de maîtriser les équilibres généraux et limiter le déficit
budgétaire. Toutefois, l’enveloppe allouée à la compensation pourra atteindre,
en 2013, environ 5.500 millions de dinars, a-t-il précisé (4.200 millions de
dinars prévue dans le cadre du budget de l’Etat).

S’agissant de la capacité de remboursement de la Tunisie, M.Saidi a affirmé que
le pays est en mesure d’honorer ses engagements financiers vis à vis de ses
partenaires internationaux.

Pour ce qui est de l’abaissement de la note souveraine de la Tunisie, le
ministre a expliqué cette baisse par la crise politique que traverse le pays et
le retard accusé dans la composition d’un nouveau gouvernement. L’agence de
notation Moody’s a abaissé jeudi, d’un cran, la note souveraine de la Tunisie
(celle de la dette publique) de “Baa3” à “Ba1”, plaçant le pays dans la
catégorie spéculative et n’excluant pas de la baisser encore, en raison de la
crise politique que traverse le pays ainsi que de la situation des paiements
extérieurs. Moody’s a, également, annoncé qu’un nouvel abaissement reste
possible et que la note actuelle est placée sous surveillance.

WMC/TAP