BHP Billiton, dernier géant minier en date à changer de patron

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émissionnaire de BHP Billiton Marius Kloppers (g) en conférence de presse à Sydney, le 20 février 2013 (Photo : William West)

[20/02/2013 07:43:26] SYDNEY (AFP) Le géant anglo-australien BHP Billiton a annoncé mercredi le départ de son PDG, Marius Kloppers, qui devient ainsi le dernier patron d’un groupe minier à devoir laisser sa place, dans un secteur plombé par une chute des cours des métaux et des acquisitions surpayées après des années fastes.

Il sera remplacé le 10 mai par Andrew Mackenzie, actuellement directeur de la branche des métaux non ferreux. Cet Ecossais de 56 ans, né dans une région minière, a rejoint BHP en novembre 2008 après plus de 20 ans chez le pétrolier BP puis quatre ans chez l’autre grand minier anglo-australien, Rio Tinto.

Le groupe a également fait état d’une chute de 58% de son bénéfice net sur la période juillet-décembre 2012, à 4,2 milliards de dollars US. Une chute attribuée au “recul substantiel des cours des matières premières”.

L’annonce du départ du Sud-Africain Marius Kloppers, 50 ans, est une surprise, même si BHP avait confirmé du bout des lèvres, en novembre dernier, être à la recherche d’un successeur, comme l’affirmait le Financial Times.

Plusieurs géants miniers viennent de remplacer leur patron.

Cynthia Carroll va quitter Anglo American pour être remplacé par Mark Cutifani, actuel directeur général du groupe sud-africain AngloGold Ashanti. Elle part très critiquée pour les dérapages de Minas-Rio, un vaste gisement brésilien de minerai de fer, acheté en 2008 pour 5 milliards USD, mais qui s’est révélé être un véritable gouffre financier.

Le mois dernier, c’était au tour de Rio Tinto d’annoncer la démission de son PDG, Tom Albanese, lui aussi sanctionné pour des acquisitions malheureuses, au Mozambique et dans l’aluminium notamment.

Les géants miniers ont traversé plusieurs années fastes, grâce à l’envolée des cours causée par la forte demande des pays émergents, notamment la Chine. Ils s’étaient aussi lancés dans une campagne d’acquisitions surpayées en pleine bulle des matières premières.

Mais les prix ont chuté depuis deux ans et nombre de groupes ont à présent la gueule de bois, obligés de déprécier très fortement la valeur des actifs achetés récemment.

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étaux non ferreux et prochain PDG de BHP Billiton, en conférence de presse à Sydney le 20 février 2013 (Photo : William West)

Depuis son arrivée à la tête du groupe en octobre 2007, Marius Kloppers n’a pas commis des erreurs aussi coûteuses que ses concurrents, soulignent les analystes.

“Il faut noter que contrairement (à d’autres groupes), le changement de direction n’est pas, selon nous, conduit par des résultats décevants car BHP a fait mieux que ses concurrents avec Marius Kloppers à sa tête”, indique RBC Capital Market dans une note.

Alors que les 14 milliards USD de dépréciation d’actifs de Rio Tinto avaient été qualifiées d'”inacceptables” par le président du groupe Jan du Plessis, le président de BHP a rendu hommage à Kloppers.

“Marius a été nommé directeur général juste avant la crise financière mondiale”, a souligné Jacques Nasser. “Il laisse un groupe mieux armé et plus solide”.

Kloppers a toutefois échoué à fusionner sa division minerai de fer avec celle de Rio Tinto en 2010 et a lui aussi déprécié la valeur d’actifs achetés aux Etats-Unis (gaz de schiste) et en Australie (nickel).