L’OCDE salue l’accélération des réformes structurelles, cap sur l’emploi

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évrier 2013 à Burgos en Espagne (Photo : Cesar Manso)

[15/02/2013 11:41:25] MOSCOU (AFP) L’OCDE a salué vendredi une nette accélération des réformes structurelles, qu’elle prône de longue date, notamment dans les pays les plus fragiles de la zone euro, mais a appelé à “aller plus loin” pour favoriser l’emploi.

Paradoxalement, l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) reproche aux pays considérés comme de bons élèves, dont l’Allemagne, d’avoir un rythme de réformes “nettement plus modéré”. Une libéralisation du marché des biens y favoriserait non seulement l’activité mais aussi une réduction de l’excédent des comptes courants, facteur de déséquilibres européens et mondiaux, estime-t-elle dans son rapport annuel “Objectif croissance”.

Ce document, présenté à Moscou lors d’une réunion ministérielle des principaux pays riches et émergents du G20, identifie “les priorités de réformes” pour “relancer la croissance et renforcer l’emploi durablement, sur fond de morosité” économique.

“L’accélération du rythme général des réformes signalé dans l’édition de l’année dernière s’est confirmée”, se félicite le chef économiste de l’organisation Pier Carlo Padoan.

Selon lui, les réformes pour mettre en oeuvre les recommandations de l’OCDE, souvent d’inspiration libérale, “sont à leur plus haut niveau” depuis la première édition de ce rapport en 2005.

Les efforts “ont été particulièrement soutenus dans les pays de la zone euro” sous la pression des marchés, comme la Grèce, l’Italie et l’Espagne, relève-t-il.

Le club des pays riches se réjouit de voir que les réformes ont aussi porté sur le marché du travail et la protection sociale, “des domaines politiquement sensibles”.

Cela a “contribué”, estime Pier Carlo Padoan, à la récente accalmie dans la zone euro. Pour autant, les réformes structurelles “constituent plus que jamais une priorité” à ses yeux.

Alors que l’atonie de la reprise économique dans de nombreux pays riches “a repoussé une proportion croissante de la population active aux marges du marché du travail”, l’OCDE “met l’accent”, dans l’édition 2013, sur l’emploi.

Elle appelle à “renforcer et remettre à plat les politiques actives du marché du travail et les politiques sociales, afin d’atténuer (…) l’impact des pertes d’emplois à court terme”, mais aussi de “réduire le chômage avant qu’il ne s’enracine”.

“Cela vaut tout particulièrement pour la plupart des pays européens, où le chômage demeure nettement supérieur à son niveau d’avant la crise”, soulignent les auteurs du rapport, mais aussi pour les États-Unis et le Canada, où “le nombre de chômeurs de longue durée et de personnes ayant renoncé à chercher un emploi demeure élevé”.

“Il faut aller plus loin”, avec “une réduction des obstacles à l’entrée dans le secteur des services” qui “peut déboucher rapidement sur des gains d’emploi”, insistent-ils.

Malgré ses réformes récentes, la France est appelée à réduire la dualité entre CDI très protégés et CDD plus précaires et à rendre sa fiscalité plus favorable au travail.

Quant aux pays émergents, ils doivent “faire reculer l’économie informelle”. “Élargir le champ d’application de la protection sociale, réformer la réglementation du marché du travail et garantir l’adéquation des ressources affectées à l’enseignement primaire et secondaire constituent à cet égard des recommandations essentielles”, explique l’OCDE.